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CR N°11 d’un entretien de la parole

P 113-117


Compte rendu n°11 Corinne Simon, Frédérique Remaud, Marie Christine Chartier, Edith Blanquet - Alet - Novembre 2019. P. 113-117

J. - Parlant ainsi, vous venez mieux au secours de mon effort à dire le mot que vous ne pouvez le savoir. D. - Je ne vous cacherai pas que vous me laissez d’autant plus haletant que jusqu’ici j’ai en vain cherché une réponse à ma question auprès des experts et des linguistes. Mais afin que votre méditation parvienne bien à son ultime battement et sans que presque vous y soyez pour rien, échangeons les rôles et laissez moi me charger de répondre, et d’abord à votre question concernant ce qui est herméneutique. J. - Nous revenons ainsi au chemin que notre entretien avait pris en premier. D. - Où nous ne sommes pas arrivés bien loin dans l’élucidation de l’herméneutique. Je vous ai plutôt raconté des histoires pour montrer comment j’étais arrivé à l’emploi de ce nom. J. - Quant à moi, j’ai constaté qu’à présent vous n’utilisez plus ce nom. D. - Et enfin j’ai souligné qu’herméneutique, comme épithète de « Phénoménologie », n’avait pas le sens de : méthodologie de l’interprétation mais signifiait l’interprétation elle-même. J. - C’est là que notre entretien se perdit dans l’indéterminé. D. - Par bonheur. J. - Je vous remercie malgré tout de revenir encore une fois à l’herméneutique. Chercher la réponse du côté des linguistes conduit à préciser la question sans cesse et amène à quelque chose qui n’est pas de cet ordre là... celui de la linguistique. Le recours à l’étymologie chez Heidegger n’est pas un jeu linguistique, comme si revenir à l’étymologie était la seule chose vraie, comme si ça suffisait... comme si de décrire l’étymologie pouvait sécuriser le sens du mot, son épaisseur.

La parole est faire-signe : nous avons toujours déjà répondu... je me tortille les cheveux, je parle de cette manière... j’ai pris part, j’ai pris place. Exister c’est parler, c’est répondre à un appel, se com-porter. Le geste de la main de Corinne, ça parle déjà et ça fait partie de l’herméneutique... et ma manière de prendre part, c’est de dire : tiens ! J’entends le cercle herméneutique justement, qui est la manière dont parler vient amener à déployer sans cesse cette forme du cercle herméneutique, c’est un chemin que je vais arpenter et pas baliser, pas conceptualiser. Il va s’agir d’autre chose que ça.

D. - Et là, j’aimerais reprendre contact avec ce mot de façon étymologique ; vous pouvez voir ainsi que mon emploi du mot n’était pas arbitraire, mais qu’en même temps il se prêtait bien pour rendre intelligible dans son dessein ce que je tentais avec la phénoménologie. J. - Je m’étonne d’autant plus que vous ayez laissé tomber ces deux termes. D. - Cela n’a pas eu lieu, comme beaucoup le croient, pour renier l’importance de la Phénoménologie, mais pour laisser mon chemin de pensée sans nom. J. - À quoi vous ne serez guère parvenu... D. - ... dans la mesure où l’on ne s’en tire pas, dans ce qui est public, sans étiquettes. J. - Mais ce n’est pas cela qui doit vous empêcher d’élucider encore plus exactement les noms entre-temps abandonnés, le substantif « Herméneutique » et l’adjectif « herméneutique ». D. - Je le tente volontiers, car l’élucidation peut se changer en une situation. J. - Au sens où votre conférence sur le Dict de Trakl entend la situation. D. - Exactement en ce sens. L’expression « herméneutique » dérive du verbe grec έρμηνευειν. Ce dernier se réfère au substantif έρμηνεύς, que l’on peut rapprocher du nom du dieu Έρμής ( Hermès), en un jeu de la pensée, plus obligeant que la rigueur de la science. Hermès est le messager des dieux. Il porte l’annonce du destin ; έρμηνεύειν est la mise au jour qui porte à la connaissance pour autant qu’elle est en état de prêter oreille à une annonce. Une telle mise au jour devient ensuite exégèse de ce qui a été dit par les poètes - eux qui, selon le mot de Socrate dans le dialogue Ion de Platon ( 534e ), έρμηνής είόιν τών θεών, « sont les messagers des dieux ». J. - J’aime ce petit dialogue de Platon. A l’endroit que vous mentionnez, Socrate pousse les rapports encore plus loin : il augure des rhapsodes qu’ils sont ceux qui portent à la connaissance la parole des poètes. D. - De tout cela ressort clairement que ce qui est herméneutique veut dire non pas d’abord interpréter, mais avant cela même : porter annonce et apporter connaissance. Le texte reprend sur phénoménologie et herméneutique. Heidegger souhaite reprendre contact avec le mot herméneutique de façon étymologique... Cela amène à penser ce qu’est la linguistique, ce qu’est l’étymologie, comment elle est pensée habituellement, comment elle est conceptualisée et sécurisée et comment on pourrait en entendre l’inouï. Regarder du côté de la linguistique telle qu’elle est pensée habituellement amène des réponses vaines à la question qui nous occupe. Les mots sont conceptualisés et arraisonnés à une étymologie classique, la vérité est dans l’étymologie... c’est remettre des consonances grecque sans ouvrir et sans mesurer à quoi cela nous appelle mais dans un souci de calculer et de valider une culture . Si on va chercher du côté de la linguistique... qu’est ce que la linguistique ? Ferdinand de Saussure linguiste... le rapport signifiant /signifié et la question de être et d’étant qui se pose à travers ça, c’est à dire revenir à qu’est ce que c’est faire signe/qu’est ce que cela nous dit. La linguistique s’intéresse à l’ensemble des signes, comment un signe peut faire effet de réalité... comment quand nous disons ‘tasse’ nous savons de quoi il en retourne. Comment cela nous met dans une position de nous étonner de chaque phrase qui est dite et plutôt que de faire comme si nous savions, nous le déployons, comme nous le faisons en thérapie : il fait beau aujourd’hui ! ... ah ! C’est à dire, qu’est ce vous appelez beau vous ? Qu’est ce qui prend cette saveur et à quoi ça nous amène l’un l’autre ? comment cela nous dispose ? Lorsque nous lisons un texte ,il est important d’aller chercher les repères, qu’est ce qu’Heidegger est en train de dire par rapport à d’autres philosophes... comme il nous dit bien que c’est un dialogue permanent et que le dialogue, il est par rapport à d’autres pensées... c’est ça plutôt que... à la place de...ça ouvre à prendre la mesure DE ÇA... où est ce que ça m’appelle ? Qu’est ce que j’en comprends ? Ça amène à penser/méditer ! Prendre les paroles comme des paysages et les paysages comme des mots... ça nous parle... ça dit mousse plutôt que cailloux. La linguistique à l’art de cueillir et rassembler, de poser les règles pour cueillir et rassembler, logos... faire apparaître mais faire apparaître selon certaines règles au risque d’arraisonner quelque chose. Linguistique - le Littré : 1) L’étude des langues considérées dans leurs principes et leurs rapports - 2) science qui étudie le langage - 3) adjectif qui a rapport à une langue - 4) adjectif qui concerne l’apprentissage d’une langue étrangère... le littré propose déjà quatre sens... Cela appelle à chercher et à creuser si nous voulons comprendre de quoi parle Heidegger et pour quoi il dit qu’il a en vain cherché une réponse à sa question auprès des experts et des linguistes. Il faut que nous arrivions à penser comment on a pensé la parole en linguistique... puisque là, nous sommes dans l’étude des langues, les langues avec encore plus des manières d’articuler, de prononcer, qui veulent dire tel mot et que l’on peut traduire d’un bout à l’autre... ce qui ressort, c’est la dimension des techniques de ‘com.’ qui a appelé à ça, qui n’est pas forcément ce qui nous est familier et que Heidegger nous appelle à retrouver.

Rappel autour de la dimension de l’oubli... de prime abord et le plus souvent l’humain oublie... il oublie qui, il oublie quoi ? Heidegger parle de l’oubli pour dire la quotidienneté. Oubli, c’est cette manière d’être un étant humain. Duplicité d’être et d’étant qui fait apparaître que quelqu’un se prend pour quelqu’un comme centre du monde, pour qui les choses sont d’évidence et en premier lieu, lui ! Et ça, il le pose tellement comme une évidence, qu’il se pose la question des choses qu’il y a autour mais pas de lui. L’oubli qu’il m’échoit d’avoir à être proprement moi-même ou non, que je ne suis pas d’avance construit et structuré, éternel ! Cet oubli, il est une manière d’habiter et habiter, c’est parler pour un humain, c’est à dire de faire apparaître et cela de manière particulière dans la quotidienneté, autrement dit le dévalement. Dans la quotidienneté la parole a une manière particulière de se tisser et un rythme... elle est accélération. Parler devient bavardage, voir devient être curieux de (combien y a t’il eu de mort ? Quelle quantité d’eau est-il tombée ?...) et le comprendre devient équivoque (je sais ce que veut dire linguistique... je sais ce que veut dire : passes moi le beurre ! ) Parler sur le mode de la quotidienneté, c’est une manière de penser, une manière de parler qui est dévalée plutôt que dévoilée. Une parole qui est dévoilée, c’est lorsque je prends la mesure qu’il y va de mon être, une manière de me comporter à prendre en responsabilité. L’oubli et la quotidienneté n’est pas que je ne me questionne pas sur les choses mais c’est déjà que je puisse dire JE sans m’étonner de qui il s’agit, que JE ne va pas de soi, sans m’étonner que JE dois être une question même pour moi.

Pour Husserl : JE vois les choses comme si elles sont là... des chaises et des tables. JE vois : conscience constituante qui est stable et condition de possibilité de tout ce qui tourne autour de lui. Kant continu par : il n’y a d’objet que pour un sujet qui le pose et du coup l’être humain est le sujet, c’est à dire le fondement de tout ce qui est. Cela veut dire que être c’est le sujet humain, le fondement c’est moi, animal doué de raison, un plus qui me donne le droit de disposer à ma guise de tout le reste. C’est important de voir la conséquence de cette manière de lier parce que si je suis au fondement de tout alors je fais du reste ce que je veux... parce que c’est à moi, j’en fais ce que je veux, je peux le casser si je veux ! J’en suis le dépositaire mais quelqu’un l’a fabriqué et au delà de ça, il y a une matière qui a poussée dont c’est extrait et cela, je ne peux pas en disposer impunément.

l’ego va entériner la subjectivité, la question du je comme centre et ouvrir à la question du lâcher, de l’humilité, de l’étonnement.

Avec Dasein on lâche la théorie de la volonté. Boire un café ou faire une table... c’est pas JE fais une tarte, il y a un geste. Dans la quotidienneté où l’on oublie cette question de la présence, de l’ouverture, justement on se constitue comme si on était un je qui ferait une tarte, un je préalable à la tarte. Alors qu’en faisant la tarte je ne suis pas tellement moi-même mais même avant, je n’étais pas non plus moi-même. Ce qui me préoccupe dans la quotidienneté c’est ce que je fais et pas qui je deviens et le premier oubli il est : se faisant qui j’adviens ? L’oubli qu’il m’est déjà donné d’être mondain et que toujours je suis d’une certaine manière, rapport de être et de étant, la duplicité dont parle Heidegger dans son texte.

La question de l’herméneutique, de la parole, de être, étant et la question d’humanité sont le même type de questions : la question de charge d’avoir à être c’est à dire de tisser, d’habiter un monde de manière conforme, correcte. Habiter un monde c’est à dire parler, appeler par le nom, faire venir à la présence, dire Fred plutôt que Corinne mais ce faisant, dire Fred plutôt que Corinne ça fait pousser Edith et il n’y a pas besoin de le dire, Fred articule Edith et Corinne, tout ça c’est un rapport... et ça on l’oublie, on ne prend pas la mesure de ça. Cette manière de l’oubli, elle fait que parler devient habiter d’une manière particulière, c’est à dire pouvoir être humain sur le mode non pas de l’étonnement mais de la curiosité, sur le mode non pas de l’entendre mais sur le mode de l’équivoque, sur le mode non pas de cueillir rassembler mais sur le mode de bavarder (les existentiaux, qui ne sont pas des catégories mais des questions).

Sur cette question de la parole on en vient sans cesse à cette question de être, de étant, de duplicité c’est à dire le sol sur lequel s’est posé ce que l’on appelle métaphysique car lorsque l’on parle de métaphysique, cela veut dire que l’on a fait un hiatus entre physique et méta-physique c’est à dire ce qui se montre ( physique) et les principes qui sont sensés les gouverner (le subjectum, le fondement de ce qui se montre...l’idée, la métaphysique) et de là on en est venu à dieu, les religions et toutes les manières de penser, l’histoire de notre philosophie, l’histoire de cueillir et rassembler, tout ce qui nous met en débat... qu’au nom de ‘moi’ je puisse arraisonner toute une planète ...

J. - Pourquoi insistez vous sur le sens original de l’ έρμηνεύειν ? D. - Parce que c’est lui qui m’a amené à pouvoir, grâce à son aide, caractériser la pensée Phénoménologique qui m’ouvrit le chemin jusqu’à Sein und Zeit. Il s’agissait, il s’agit encore de porter au jour l’être de l’étant ; assurément plus à la manière de la métaphysique, mais de telle sorte que l’être même vienne à paraître. l’être même - Cela veut dire : la présence du présent, la venue en présence de ce qui vient en présence -, c’est à dire la duplication des deux à partir de sa simplicité. Cette simplicité, voilà ce qui, s’adressant à lui, requiert l’homme d’être par rapport à son déploiement. J. - L’homme, ainsi, est en tant qu’homme dans la mesure où il prend parole en répondant à la parole de la duplication, la faisant connaître en ce qu’elle annonce. D. - Le prédominant et portant, dans la relation de l’être humain à la duplication, est en conséquence la parole. C’est la parole qui donne voix à la relation herméneutique. J. - Si donc je vous questionne en vue de l’Herméneutique, et si vous me questionnez en vue de notre mot pour ce qui chez nous s’appelle parole, nous demandons mutuellement le Même. D. - Manifestement ; c’est pourquoi nous pouvons paisiblement faire confiance au courant inapparent de notre entretien... J. - ... aussi longtemps que nous demeurons des gens qui demandent. D. - Vous ne voulez pas dire ici que, débordant de curiosité, nous nous auscultions l’un l’autre, mais au contraire... J. - ... que nous laissions se libérer toujours plus largement dans l’ouvert ce qui aimerait être dit.

Herméneutique n’est pas un chemin pour Phénoménologie mais le Même... être, étant, duplicité d’être ... être ne peut y être que d’une certaine manière par où ça vient, ça bouge la tête plutôt que (c’est cela qu’on appelle duplicité), il y a un rapport... (on dit duplicité plutôt que différence, ça revient à expliciter.) Ce rapport, il n’est pas quelque chose d’extérieur à nous, ça nous concerne et ça nous engage... habiter c’est une parole de chaire.

Se reprendre à l’oubli, c’est préserver, prendre soin de la question « qui je deviens », et ne pas imaginer qu’on y a répondu. Qui tu es ? Je suis boulanger ... soit on s’arrête à ça : équivoque... soit ah bon ? Et là, ça ouvre tout autre chose.

Logos, herméneutique ouvre à « la mise au jour qui porte à la connaissance pour autant qu’elle est en état de prêtée oreille à une annonce. » Ce n’est pas Je qui connais, c’est je me laisse appeler et je prends place, ça fait pousser livre et moi lisant, une manière de pouvoir être, y prendre sa part et du coup s’y rapporter. « l’élucidation peut se changer en une situation » éclairer c’est y prendre sa part et se tenir à l’endroit de ce duplice être étant comme charge d’avoir à être encore, d’accepter qu’il n’y a rien d’arrêté et de déterminé, que je ne peux rien saisir de cet ordre là, d’où l’existence humaine qui est de l’ordre de la foi et non du savoir.

D. - Cela éveille bien sûr trop facilement une apparence : celle d’une glissade dans l’arbitraire du non-obligeant. J. - Nous prévenons cette apparence en portant attention à ce qu’ont jadis enseigné ceux qui pensent, en ne cessant de les laisser parler avec nous dans notre entretien. Ce que j’avance là, je l’ai appris de vous. D. - Et ce que vous avez ainsi appris avait à son tour été appris en écoutant la pensée de ceux qui pensent. Chacun, chaque fois, est en dialogue avec ses ancêtres, plus encore peut être et plus secrètement avec ses descendants. J. - Le déploiement historique - ce mot étant entendu dans un sens plus profond que le sens courant - de tout dialogue pensant n’a cependant pas besoin de s’organiser à la manière de la science historique, en rapportant ce qui est passé à propos des penseurs et de ce qu’ils ont pensé. D. - Certes non. Mais pour nous autres, hommes d’aujourd’hui, il peut être de nécessité urgente que nous préparions de tels dialogues en commentant tout exprès ce qu’ont dit les penseurs antérieurs. J. - Ce qui peut hélas facilement sombrer jusqu’à ne plus être qu’une occupation et rien de plus. D. - Nous prévenons ce péril tant que nous nous donnons la peine de penser sur le mode du dialogue. J. - Et là, comme on dit dans votre langue, il faut peser chaque mot sur une balance d’orfèvre. D. - Et avant tout voir si le mot est pesé chaque fois à son poids plein, qui le plus souvent reste secret. J. - Nous satisfaisons, il me semble, à cette règle non écrite, même si je dois avouer être quelqu’un qui demande fort malhabilement. D. - Cela, nous le restons tous. Malgré tout notre soin, nous glissons sur tant de choses essentielles - même maintenant, dans cet entretien qui nous a menés à situer l’Herméneutique et le déploiement de la parole. J. - Pour l’instant je ne vois pas en quoi nous avons négligé le soin à propos de l’emploi des mots. D. - Le remarquer, nous n’y arrivons souvent que fort tard ; car le manque ne vient pas tant de nous ; il tient à ceci que la parole est plus puissante et en conséquence plus importante en poids que nous. J. - Comment entendez vous cela ? D. - Pour l’élucider à ce que nous étions entrain de discuter... J. - Vous disiez que la parole est le trait fondamental dans la relation herméneutique de l’être humain à la duplication de présence et étant-présent. A l’occasion de cette indication, je voulais dire quelque chose ; mais cela n’aura lieu qu’une fois que vous aurez montré ce que nous avons laissé là impensé.

Heidegger évoque le rapport à l’histoire. L’histoire c’est se destiner, hériter sans cesse dans le sens de s’étonner, ouvrir, chercher sans cesse le rapport... un dialogue dans le sens de prendre part, prendre place, maintenant pour, maintenant ne plus. C’est pas les histoires dans le sens de se raconter ou faire des histoires. C’est un déploiement historial de la présence... déploiement vient dire un temps donc forcément historial... prendre place, herméneutique... c’est le Même. Histoire évoque temps, être, étant, temps et être, apport de temps... Ereignis. Rien ne tient, ça me touche et me concerne mais ça s’informe sans cesse, d’où la gestalt thérapie, on travaille avec la forme et pas avec le concept, avec la notion d’in-formation et pas avec le psychisme. Toute position de substance amène à une position péremptoire. Le destin comme quelque chose qui est déjà tracé ne prend sa dimension que d’un destin d’avoir à se destiner, c’est ce rapport qui donne le sens des deux... ça ne peut être qu’un slash, une forme... en quoi cela concerne les humains, la question de l’histoire, le temps, la databilité ou pas... tout cela est le même... herméneutique... ça vient cueillir, rassembler.

la présence : participe présent, un temps qui n’est pas forcément de l’ordre de la durée stable mais qui est de l’ordre du venir ou du passé (maintenant plus, maintenant pas encore)... on peut voir toute l’histoire de la philosophie, toutes les manières dont les philosophes ont pensé... comment on pense le temps ? Comment on pense humain et présence ? le destin, l’éternité, la question du divin, la question des dieux ? ... principe de possible rapport pertinent, quelle est la portée de cette manière de dire ? l’important n’est pas de conclure et d’arraisonner, de savoir si c’est bien ou pas mais c’est en quoi ça ouvre une manière d’entendre encore plus subtile... être, étant, parole, présence, concept, forme...


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