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CR 16 d’un entretien de la parole

p126 a 128


CR 16 par Skype Samedi 28 Novembre 2020, Edith Blanquet, Corinne Simon, Frédérique Remeau, Marie Christine Chartier ; p126 à 128 - D’un entretien de la parole - Martin Heidegger.

Heidegger dit que : L’herméneutique est d’abord porter annonce et apporter à la connaissance ; une manière de laisser venir et voir, de répondre à un appel bien plus qu’interpréter à partir d’une conscience intérieure logique, ce qui a à voir avec l’éveil. C’est l’habitation de la parole, cette « prise » en place langagière, qui rend duplice, qui divise ce qui en premier est simple et ouvert, lui attribuant ainsi « place et lieu ». La connaissance dont il est question n’est pas un connaitre subjectivé : quand nous répondons à l’appel de la parole nous venons en présence/ conscience de ce temps et moment pour, ainsi nous prenons provisoirement posture de sujet dans une phrase. Et cela permet de sortir de l’idée de la réalité construite comme quelque chose de matériel et de substantiel. Ainsi l’herméneutique n’est pas interprétation par un sujet qui a déjà au préalable une conscience qui donne sa manière de penser ; il convient de l’entendre comme porter à la connaissance, au sens d’une co-naissance qui est ouverture, pas celle d’un égo, pas rationnelle, mais au sens de la connaissance oeuvrée dans le bouddhisme et au sens du parti-pris-d’y-voir clair-en-conscience Heideggerien, du moment/acte de la décision, de la survenue en mode égo si nous le prenons du point de vue de la théorie du self qui n’est pas du tout quelque chose qui a à voir avec le sujet préalablement structuré. Portée à la connaissance, cela nous dit être appelé à prendre part et place, sortir de l’idée d’un ego premier qui maitriserait la parole et qui pourrait interpréter, c’est-à-dire donner sa lecture personnelle, égoïque (son opinion comme notre époque aujourd’hui le requiert...). Cela évoque plutôt le mouvement de prendre place ; il y va à chaque fois d’y prendre part/place, auprès de quoi je me tiens, c’est-à-dire de « dupliquer" cette ouverture originelle ou cette unité de la présence en rapport, autrement dit prendre part, charge d’un point de vue. Un angle de vue qui n’est jamais la vue mais qui se tient de reconduire sans cesse la vue ; au voir lui-même. Un voir qui m’est donné en tant que je suis jeté à l’ex-istence et il m’appartient/ m’échoit de m’y approprier, d’y prendre place. On lâche alors tout le problème de la pensée moderne à partir de Descartes, et on ouvre la pensée du Dasein. C’est ce qui manque pour entendre/traduire le séminaire de Khenpo Chödrak : ils n’ont pas cette culture du Dasein, ils parlent en termes de matérialité et leur manière de dire se fonde d’évidence sur le dualisme. Reprenons le texte : Nous sommes sur la question de prendre soin de la parole, « entretien » de la parole ; ce n’est pas s’entretenir sur la parole, c’est un moyen d’y prendre place et prendre soin. C’est entretenir le foyer d’une présence.

Dans cette posture de thérapeute que nous arpentons, on travaille à partir de ce qui vient se présenter et non pas avec l’idée de représentations mentales qui sont à l’intérieur d’une conscience. C’est pour ça qu’il faut s’y engager et y prendre part. Médard Boss est notamment venu travailler avec Heidegger parce que -si je le dis au sens classique-, la psychose est une forme langagière où y prendre part ne va pas de soi. Dans la vision classique, quand on part de l’idée du dualisme où le sujet est premier, on dit qu’il y a morcellement de la structure psychique. La structure psychique ne se construit pas, et si elle ne se construit pas, on a alors des troubles de la personnalité psychique. La phénoménologie et la pensée d’Heidegger ont amené à entendre quelque chose qui remettait en question le fait qu’il y ait construction d’un appareil psychique qui serait alors stable. L’appareil psychique est une hypothèse formulée par Freud. L’appareil psychique n’est pas un lieu géographique comme le squelette biologique en est un. C’est à partir du moment où on a été amené à penser ainsi que ça nous a amené à reconduire ce que veut dire physis grec. Physis évoque le mouvement, c’est le souffle, c’est le rythme. C’est la traduction latine qui l’a réduite à la matière étendue et mesurable. Physis grecque pouvait prendre une dimension de substance immatérielle, de fluide, cela ne voulait pas dire que ça constituait des corps individués : ainsi la théorie des atomes de Démocrite ... qui résonne avec celle des agrégats du bouddhisme. Dans le bouddhisme il y a l’idée que tout ce qui est dans le monde quotidien est composé de cinq agrégats... qui amènent à penser la vacuité ... qu’on peut entendre comme une ouverture heideggérienne... appel à prendre part, une rythmique. Et on retrouve le sens grec de physis, le jaillissant... Ce qui pourrait rejoindre dans le bouddhisme l’idée que chaque humain a la nature de bouddha, c’est à dire la possibilité d’atteindre l’éveil... c’est à dire la possibilité de prendre place, de connaitre, c’est à dire qu’on se pose des questions. Mais dans la psychologie classique, on pose l’idée qu’un sujet individuel se constitue, et que cette structure va déterminer sa manière d’être dans la vie quotidienne à partir des premières relations d’objet qui l’ont déterminé. C’est tout cet appareil qu’on pose comme une réalité matérielle, qui est mis en question par la pensée de Dasein. Dasein dit que l’on n’a pas forcément besoin de cet appareillage pour penser la présence humaine. La pensée du Dasein sort de la pensée psychologique, elle amène à penser la pensée psychologique dans ses fondements, celle du dualisme cartésien, et elle ouvre un pont entre la pensée psychologique et une pensée plus spirituelle. Le psychique freudien était très proche du spirituel. Le psychique est la traduction de l’âme . Par l’évolution moderne et occidentale, c’est devenu la matière psychique et cela a perdu son ouverture spirituelle. Et la pensée est devenue ratio, rendre compte, calculer plutôt que questionner, méditer. La vérité grecque est ce qui est donné à voir, ouverture ou éveil, toutes ces formes-là, possibilité de connaitre, aletheïa, lever des voiles, dévoilement, un rythme plutôt qu’un arraisonnement. La vérité grecque s’est voilée dans la logique européenne cartésienne et la parole est devenue un ensemble de règles, c’est à dire la logique au sens moderne. Et la vérité qui était cueillir et rassembler, ouverture, est devenue adéquation entre l’idée que j’ai dans la tête et la chose telle qu’elle se présente. Nous sommes empêtrés dans l’idée d’un égo, et dans l’idée qu’il y a des choses réelles, et des choses qui sont plus poétiques. Dans notre société occidentale, la poésie c’est de la fantaisie, ce n’est pas de la vérité ; ce que l’on appelle vérité, c’est ce qui est maitrisé par une pensée logique, mécanique, scientifique. Chez Heidegger cette question de la vérité est essentielle, cela fait partie « d’être et temps », la question de l’être, la question du temps, la question de ce que l’on appelle vérité, autrement dit le souci d’une vie bonne, une vie vertueuse. Ce sont des mots qu’on n’emploie plus dans notre époque car les dieux sont morts avec l’époque moderne, on est à l’ère de la mécanisation et dans une vie bien « gérée ». C : il vient questionner cette vie bonne par rapport à une vie bien gérée et une autre manière de penser la vie et l’existence et à partir de là, il amène une autre forme de pensée. E : Il amène une autre forme de pensée qui nous permet aussi d’oeuvrer dans la prise en soin quotidienne des humains sans recourir à l’idée de l’appareil psychique et des théories structuralistes de la psychologie. C’est précieux, sans être dans la dimension juste spirituelle. Cela pourrait s’accorder à ce que l’on appelle l’ouverture du divin, mais dans notre culture ce n’est pas accessible car on enlève tout ce qui est sombre et mystérieux, au profit de ce qui est clair. Et dans notre société, ce qui est clair ce sont les assurances, les certitudes et l’argent. Dans notre société à la question : de quoi a besoin un humain ? la réponse vient en terme de besoin matériel, financier, même plus en terme de « j’ai besoin de manger » mais « j’ai besoin de gagner de l’argent ». C’est évident pour chacun de nous à notre époque. Nous appelons à distinguer le biologique et le psychique, c’est à dire réinventer le psychique, le souffle, dans toutes ces dimensions, revenir à l’unité, à la pensée avant la métaphysique, une pensée poétique, mystique... Dasein permet de prendre soin de ça. J’essaie de vous donner un panorama global pour articuler l’esprit à la fois d’un point de vue spirituel et éventuellement religieux, et le psychique, tel qu’il est devenu structure avec le courant de la psychologie. Voir comment la Gestalt-thérapie avec la question du champ a interrogé ça et comment la Daseinsanalyse nous permet de trouver une posture qui accompagne le patient, sans être pris dans l’école des structuralistes, (Lacan et Freud) et dans l’aporie que n’ont pas su dépasser les Gestalt thérapeutes. Ce n’est pas une péjoration mais un constat. Il n’y a pas un souci de culture dans le milieu de la Gestalt-thérapie aujourd’hui, c’est-à-dire qu’ils n’entendent pas l’énormité de ce que veut dire « gérer" les émotions par exemple , ils ne peuvent le prendre que comme une attaque. C : Et du coup, ça me montre un tournant de la Gestalt des années 60 : il y avait une réactivité à la religion, à la mystique. C’est le mythe des années 60 de sortir d’une façon de penser. Et tout ce qui se passe dans notre société actuelle nous amène à une autre étape qui revient questionner : c’est quoi l’égo, c’est quoi la mystique, comment se relier, comment pouvoir s’appuyer différemment ? E : oui il me semble qu’on peut le lier politiquement, cette utopie de 68 en réaction non pas contre la mystique mais contre la religion et la morale catholique, morale dirigiste. La pensée catholique est une pensée du savoir par cœur ; et c’est une pensée hégémonique donc il y a eu une réaction contre ça, sans pouvoir penser quel est le rapport entre le catholicisme et la chrétienneté. Dans ces années-là, on a pris le bouddhisme comme une pensée aussi dogmatique que la chrétienneté. Dans ce contexte, le mouvement dit 1968 a essayé de proposer un autre modèle de société en prenant le contre-pied de la morale chrétienne avec l’obligation de jouir, la domination aux pulsions biologiques sans penser ce que voulait dire désirs/ besoins. Peut-être que le mouvement de la psychologie a amené à questionner les structuralistes trop pris dans le principe de réalité et de sublimation pour ouvrir le principe de plaisir, mais qui est devenu trop pris dans le « jouissez à tout prix » dans lequel la société a dérivé avec le droit et l’obligation de gagner de l’argent. Quelque chose s’est exalté vers la cupidité et pas vers le confort d’une existence mutualiste. La Gestalt-thérapie qu’on a connu avec JM Robine a oeuvré autour de cela, et s’est refermée. Nous sommes à cette époque du désertifier. Il y a quelques graines qu’on peut essayer de porter et ça nous permet d’articuler tout le paysage de la présence humaine à la fois politique, éthique, psychologique, soignante... Toutes les questions qui sont obscurcies et que l’on doit préserver. Cela appelle à quelque chose qui ne peut que passer par la vision mystique, quelque chose nous échappe... C’est un travail douloureux car la mécanisation appelle à la maitrise, et elle est sans fin, mais par contre elle va dans un mur... Et quelque part la mécanique sait ses limites, on a lancé des machines qu’on ne peut pas arrêter. Par exemple le problème technique de comment on fait avec les déchets nucléaires qui sont enfouis et que l’on doit enfouir sans cesse. Et si on n’a plus d’électricité, la planète pète... Donc on est dans des gros problèmes qui sont liés à la technique. Comment penser ça, sans rentrer dans le pessimisme et la violence ? Comment dans notre partie on va essayer d’œuvrer pour prendre soin des humains ? Par ex glisser dans la technicité, chirurgie du cerveau... sans issue en terme de mieux être d’un humain... ou tendre vers cette pensée du Dasein qui est minoritaire...

L’ "entretien de la parole » est un texte qui ouvre le lien autour de comment prendre soin de ce que veut dire logos, en terme de possibilité de prendre place et le fait qu’il nous est donné d’être à nouveau humain, plutôt que plantes ou autre chose... et que nous avons charge de cela. Si on sort des théories structuralistes, il n’y a pas de lieu géographique où se tient le psychique, c’est un lieu spirituel au sens d’habitation langagière, pouvant ouvrir à des pensées religieuses ou poétiques ou scientifiques. On est sur la notion du phénomène, sur l’expression, la manifestation, l’interprétation, l’herméneutique, et « dans ce rayonnement » venir à l’apparaitre, se manifester. L’ereignis, l’éclaircie... Pour la question de la spiritualité, selon le bouddhisme par exemple le principe premier est que toutes les existences sensibles ont la nature de bouddha (texte de Gampopa ), je l’entends comme : toute existence sensible est ouverte pour une certaine manière de connaitre, de se destiner et c’est cette éclaircie qui nous ouvre à la possibilité de s’approprier ou pas... dévalement/dévoilement/quotidienneté, fuir sa responsabilité, prendre sa responsabilité.

P 126 « D.- L’homme prête écoute, en tant qu’il est homme, à l’annonce de cette offre. J.- Cela a lieu sans que l’homme porte en propre attention au fait que toujours déjà il prête écoute à cette annonce. D.- Il le faut, qu’il l’écoute. J.- Vous avez appelé cela auparavant : l’homme se tient dans une relation. D.- Et cette relation s’appelle herméneutique, parce qu’elle porte connaissance de cette annonce. » L’homme, il lui est donné toujours déjà de pouvoir être, dans le sens où il est toujours déjà né. Connaissance, étymologiquement : y naitre ensemble, c’est y prendre place, y prendre part. Cette annonce qui m’appelle, j’y prends part en répondant. Répondre, c’est une manière de me tenir, de respirer, de parler. Et cette manière de me tenir duplique moi et ce auprès de quoi je me tiens ; ça tisse un rapport, ce n’est pas une relation entre deux objets. Cela tisse une tension qui fait rapport moi/ce avec quoi je suis. C’est prendre charge de cette annonce, c’est aussi y être toujours tourné, disposé d’une certaine manière, je me tiens et ce auprès de quoi je me tiens. C’est cela que l’on appelle souci, avoir la chargede préserver cette annonce, cette con-naissance, et de la regarder dans sa fraicheur native et pas telle que je l’ai déjà maitrisée. Par exemple : le patient me dit, « je suis avec le sentiment de l’insincérité de l’autre... » C’est une manière d’avoir déjà compris et il se prend dans ça. Ça nous convoque à la sincérité de l’autre : ça ouvre dans son histoire qu’est-ce que c’est sincérité maintenant, à quoi ça nous convoque. Comment il prend place, part dans ce qui nous est donné de pouvoir connaitre et que nous connaissons toujours déjà, mais cette connaissance toujours déjà là, elle n’est jamais prise en vue, il faut la faire venir à la présence.

« J.-Cette annonce met l’homme en demeure de parler pour lui répondre... D.-...et, rassemblé dans l’écoute, de lui appartenir en tant qu’homme. J.- Or cela, vous l’appelez être-homme-à supposer que vous admettiez encore à présent le mot « être » D.- L’homme est le messager de l’annonce que lui adresse la parole en lui disant le désabritement de la duplication. » C’est la relation qui nous porte à connaissance, c’est pas nous qui connaissons, elle nous porte. Conception de l’humain pour Heidegger : image du creux de la main, l’humain est appelé à recueillir ; le creux de la main s’in-forme, pour recevoir cet appel, en prendre soin, le laisser se déployer et témoigner de la manière dont il prend place, c’est pour ça qu’il est mis en demeure, y être dans une position de passibilité, accueil, recueil. La main se creuse en creux pour pouvoir recevoir, il lui est donné d’être et il lui est donné d’entendre une parole, il est appelé, mis en demeure d’y prendre sa place dans cette parole, de s’y recueillir, d’y trouver place avec, en répondant. Répondant c’est à dire une manière de tenir et de dire une parole, de s’en saisir. Proposition d’une autre image pour comprendre ça : celle de la psychologie classique et la question du je substantivé. Dans le cerveau de l’humain il y a un stock de paroles, dont il est le maître, qu’il maitrise, qu’il connait par coeur, qui sont évidentes. Il tient ces paroles sous la férule du concept, et il gère ce qu’il voit à l’extérieur à partir de son stock de paroles : ce qu’il voit correspond à ce qu’il a maitrisé, posture de spécialiste et de gestion. Donc il n’est pas mis en demeure, il est celui qui est garant de la réalité, la réalité est dans sa tête, elle est une idée plus générale. Cette position est une position au-dessus, se mettre au-dessus et dominer. Dasein appelle à accueil, recueil. Avec le patient nous sommes dans cette mission, nous devons nous laisser creuser, accueillir et ne pas regarder à partir de nos présupposés, et interpréter. Donc les verbes sont tous des verbes où je ne suis pas dans une activité de maitrise, je suis dans une passibilité d’accueil-recueil, je suis mis en demeure, j’écoute, je réponds dans une position de s’incliner, pas une position de tout droit, l’arme au poing.

«  D.- L’homme est le messager de l’annonce que lui adresse la parole en lui disant le désabritement de la duplication. » Qu’est-ce que la duplication ? : c’est l’ouvert, l’un devient rapport, le plus d’un devient plusieurs dans la quotidienneté. Apport d’être et temps devenant rythme rapportant moi/non moi, c’est un rapport et pas un lieu géographique. Là, quand je parle, ça fait pousser une bouche, qui vous appelle par le biais de votre écran, on essaie d’y prendre part, ça duplique, sauf que j’y suis toujours déjà d’une certaine manière disposée ; mais dans le moment où je le nomme, je le prends en conscience ; venir en conscience fait s’ouvrir un savoir. Conscience veut dire avec science, avec savoir. Désabritement de la duplication est l’entrée en présence et c’est le mode de la quotidienneté dans lequel l’être, la donation, la parole, ce qui est donné, fabrique/se retire, en même temps que je prends place, ça m’appelle et je réponds. Cet appel et cette réponse, simultanément est abritement/ désabritement, venue à la présence, aléthéia, levée du voile, dévoilement, accueil, recueil. Mais dès que je regarde, j’ai déjà compris, donc je suis prise dans la quotidienneté, parce que de prime abord et le plus souvent je ne prends pas en vue qu’il y va de moi ; je prends plutôt en vue qu’il y va de quelque chose, et je me laisse croire que je suis d’évidence constitué, je ne me pose pas la question de qui je suis. Je fais et je m’occupe du bois. Donc le messager de cette annonce et que lui adresse la parole qui n’est pas une parole qui dit des mots, mais une parole silencieuse, le fait d’être vivant, et cette parole lui dit le désabritement de la duplication. Elle lui permet éventuellement d’être celui qui vient proprement à la présence, y être en propre celui qui va se laisser glisser dans la quotidienneté.

«  J- Pour autant que je puisse suivre ce que vous dites, je pressens, avec notre pensée, une parenté profondément en retrait, justement parce que votre chemin de pensée et sa manière de parler sont à ce point autres. » Profondément en retrait : est-ce qu’on peut dire que ça a à voir avec la profondeur ? c’est une pensée qui donne à entendre, mais on ne peut pas exactement dire ce que l’on a entendu, ce n’est pas une pensée qui est de l’ordre de la maitrise. C’est une pensée qui à la fois donne à entendre, qui dit quelque chose et ouvre des questions, qui permet d’éprouver l’étrangeté de ce que l’on croyait évident. Une pensée qui amène à prendre la mesure de ce que l’on a toujours déjà compris. Quand il dit que c’est une parenté profondément en retrait, ça a à voir avec la pensée méditative plutôt que maîtrisante. Parce que la pensée japonaise est orientale mais pas orientale au sens de l’orient indien. La pensée japonaise est très pratique, c’est pour ça que le livre de Suzuki sur le bouddhisme zen est intéressant à lire. Le bouddhisme zen révèle la manière dont le Japon a d’une certaine manière hérité du bouddhisme et qu’ils se le sont approprié, pour que ça puisse devenir quelque chose de leur quotidien. En Inde, il y a tout un jeu imaginaire et mythique, mythologique, avec un langage qui raconte des histoires « abracadabrantes », alors qu’au Japon, et notamment en Chine, on ne raconte pas d’histoire comme ça. Suzuki explique très bien ce côté pratique, la pensée orientale chinoise étant éminemment une pensée concrète. Dans cette pensée, j’essaye de faire fourmiller la phrase, et Suzuki dit aussi qu’il découvre en tant que japonais comment cette manière de parler, que lui adresse Heidegger, qui n’est pas métaphysique, l’amène à s’étonner et à prendre la mesure de ce qui est familier et de ce qui est nouveau dans sa propre pensée japonaise et dans la pensée heideggérienne. C’est une posture qui questionne. Et pour nous dans notre travail, nous allons amener le patient à s’étonner de ce qu’il vient de dire, à écouter autrement et à recevoir autrement sa propre parole, la parole qui l’a traversé. Et du coup, réouvrir ou retrouver la dimension de décision face à ce qu’il vit comme subi en premier lieu.

« votre chemin de pensée et sa manière de parler sont à ce point autres. » C’est la manière de parler du chemin, pas de la personne. Un exemple concret, Saint Salvy par ex nous parle à chacune car nous y sommes allées ensemble, sauf que ça nous parle avec chacune une manière d’habiter ce chemin de parole que serait Saint Salvy, d’une manière qui est incommensurable chacune. On pourrait le décliner mais on n’a jamais fini d’y chercher des variations. Ça nous parle d’une certaine manière, c’est riche, et nous y prenons place de manière chacune singulière, singulière pas différente. Chacune peut y répondre à partir du désabritement de sa propre présence, et chaque manière d’y répondre n’épuiserait pas ce que ça nous donne à entendre. C’est ça le monde, le monde est un pouvoir être du dasein, ce n’est pas un récipient, c’est à dire une manière d’y tourner, d’y prendre place et part ; et il y a une infinie variation de mondanéités.

« D.- Ce que vous venez de dire là est pour moi une telle source d’excitation que je ne la maitriserai que si nous restons sur le chemin de notre entretien. Cependant, il y a une question que je ne puis sauter J.- Laquelle ? D.- Celle qui demande de pointer le lieu où entre en jeu la parenté que vous avez pressentie. J.- Là, vous demandez très large. D.- En quelle mesure ? J.- La largesse n’est autre que le libre de limite qui nous est montré dans le Kouou, le vide du ciel. » Le pressentiment est quelque chose qui n’est jamais clair, qui n’est jamais maitrisé. Faveur et dimension de signification, toutes les directions de sens, et surtout avant, il dit qu’il y a une question. C’est quelque chose qui met de l’intensité, parce qu’en fait ce que dit le japonais c’est une forme de réponse, il dit une parenté profonde, et cette parenté elle va de soi pour lui, elle fait familiarité, quotidienneté. La question vise à reprendre cette familiarité pour la remettre au travail. Qu’est-ce qu’est cet espace de parenté, cet ajointement ? A quel endroit, il y aurait une parenté possible ? Quand je dis ajointement, ça veut dire un lieu. Qu’est-ce que ça veut dire un lieu ? Un lieu géographique, mais le lieu est aussi ce dont il s’agit... ce qui nous questionne d’une dimension, d’une ouverture, une dimension spirituelle ou langagière. Quand le japonais dit ça, ça pourrait s’arrêter ! Il y voit une parenté, et le demandeur lui dit : mais comment, par où et de quoi il s’agit quand vous parlez de ce lieu «  profondément en retrait », est-ce qu’on peut se mettre en tension là-dessus ? Comment en vient-on à cette idée de largesse, de libre de limite ? Reprenez la généalogie du texte, d’abord ça parle d’une parenté profondément en retrait, qu’il a pressenti. Donc c’est source d’excitation, cette excitation est soit dans la forme du déjà compris et on est dans la forme du dévalement, du bavardage, soit on va essayer d’approfondir par la question... : posture de thérapeute ! Il demande mais c’est quoi ce lieu ? Essayez de m’indiquer à quel endroit cette parenté ? Et le japonais répond vous demandez très large, c’est surprenant ! Qu’est-ce qui permet de mesurer le lieu et le là ? C’est une écoute attentive de la parole qui permet de s’étonner, et pas de le prendre comme si on avait déjà compris. Alors il s’agit d’une parenté, question de pointer ce lieu. Ça évoque des petits points. Et le japonais répond vous demandez très large ! Comment mesurez-vous le large par rapport à ce lieu que j’essaie de vous inviter à pointer ? Il répond que le large est ce qui est libre de limite. Dans notre langage, le large est ce qui est grand, c’est un grand morceau de tissu par rapport à un petit morceau de tissu qui est plus limité. Lui dit que le large est ce qui est libre de limite : ça évoque le grec l’apeiron, l’ouvert, ce qui est libre de limite ; peira c’est la limite, et apeiron c’est ce qui n’est pas limité. Dans l’infini, je ne peux percevoir que la limite et pour le faire entendre, il faut que je le pose comme libre de limite, en tant qu’humain, j’entends ça. Quelque chose qui libère, qui ouvre sans cesse, et en japonais, on l’appelle le vide du ciel ; c’est le côté pratique des japonais, quand ils prennent des images, c’est le vide du ciel ; ce sont les koans zen. Quand on dit le vide du ciel, de quoi parle-t-on ? ça voudrait dire qu’il est vide ? Ou est-ce que le ciel est ce qui prend place ? une dite par laquelle prennent place les choses, soit par le mouvement du vent, soit par l’éclairement du soleil ? Le ciel est une dimension, ce n’est pas un vide au sens d’absence et de présence. Ou alors le vide est une forme de la présence, un évidement, un rendre libre.

« D.- Ainsi, l’homme, messager de l’annonce du désabritement de la duplication, serait du même coup celui qui marche et trace la limite du libre de limite, J.- Dans cette marche il cherche le secret de la limite... D.-...qui ne peut s’abriter en rien d’autre que dans la voix qui donne le ton et détermine son déploiement. J.- Ce que nous disons à présent- excusez le « nous » - ne se laisse plus mettre au point ni localiser au fil conducteur de la représentation métaphysique de la parole. C’est pourquoi, sans doute, vous avez essayé, par le titre du cours « Expression et phénomène » de donner à entendre que vous vous détachiez de cette représentation. » On peut l’entendre en terme de phénomène, la marche trace, ça déchire ou ça ouvre la trame de l’ouvert, une déchirure qui sans cesse advient, on pourrait l’entendre avec le slash, ce qui fait venir figure / fond mais qui n’est jamais une figure, qui n’est jamais une figure comme un sujet et au fond comme un objet mais toujours une tension, une tension ouvrante. Et l’homme est messager, il n’est pas le maitre du message, il ne l’a pas écrit, et il n’en connait pas forcément le contenu exact. MC : C’est le rapport dévalement / dévoilement sans cesse à l’oeuvre dans la condition humaine. E : Ce qui est intéressant c’est que cette marche trace la limite, du libre de limite, ça m’évoque les photos du bord de mer, ou marcher le long du bord de mer. La mer a un bord et ce n’est pas un bord qui a une limite, c’est quelque chose qui est libre de limite, qui libère la limite comme ouverture, et comme tension de la même manière que les pas dans le sable. Je pense au désert, les traces des herbes dans le vent, qui faisaient comme des lettres ; et les traces des pattes des oiseaux dans le sable... à la fois cela esquisse quelque chose qui n’est jamais complètement circonscrit, arrêté comme dans la métaphysique où on a des figures géométriques : un cercle, un carré c’est délimité, au sens où le vide du ciel, le libre de limite prend sa dimension dans un libre de limite avec une frontière rigidifiée, solidifiée par la raison. MC : Ça m’évoque le rapport avec le vivant qui n’est jamais fini, jamais arrêté, toujours un mouvement. E : et qui cherche toujours à répondre à qui il est ? et sur quoi prendre appui ? que puis-je espérer ? que dois-je faire ? Toutes ces questions de l’existence humaine où quelque chose reste toujours secret. Il mesure la partialité de ce qu’il vient de dire, et à la fois cette absence de certitude, d’où cette angoisse, ce souffrir qui est le propre de l’existence humaine. L’angoisse étant cette ouverture, et souffrir étant pathein, le souffrir n’étant pas toujours désagrément, il peut être léger ou lourd, léger à l’extrême dans la manie, et lourd à l’extrême dans la mélancolie. Ce qui amène à nuancer la manière d’entendre la souffrance dans le bouddhisme, et qui pourrait enrichir. Du coup, il cherche le secret de la limite, qui ne peut s’abriter en rien d’autre que dans la voix qui donne le ton, et détermine son déploiement.

Ce secret qu’il cherche, quoiqu’il fasse, s’abrite toujours dans une voix, un ton, il ne peut jamais être désabrité dans un concept. C’est ainsi depuis le début de l’entretien ! On ne peut pas parler ainsi dans le langage de la métaphysique, ce ne serait pas acceptable parce qu’en fait on dirait où est le signifiant ? où est le signifié ? Où sont les règles d’accord ? Qu’est-ce que tu veux dire par le vide du ciel ? Où est le libre, où est la limite ? Il faudrait faire des lieux et les arraisonner, logique à partir de la table des catégories ; Est- ce que c’est cohérent dans le sens logique, nécessaire, et toutes ces catégories de tous les jugements qui font que quelque chose est recevable. Notre logique ne ramène pas le propos du patient à un déterminisme psychique, structurel, c’est à dire à un symptôme qui serait à un moment de sa vie figé, et qu’il faudrait remettre en mouvement, décoincer, débloquer, comme on le ferait avec un boulon. Du coup, il dit bien qu’il faut se détacher de la logique de la représentation. La représentation est la manière dont la métaphysique s’est tissée, c’est à dire qu’il y a des sujets qui peuvent connaitre et se représenter mentalement les choses qu’on appelle les idées, et le lieu de la vérité est dans les idées, et pas ce qui se présente, ce qui se présente étant trompé, déguisé par la sensibilité. D’où l’idée que le vrai est le plus général, le plus commun ; c’est pour ça qu’on peut se référer aux statistiques, et dans les statistiques on perd toute la richesse de la singularité. Mais pour nous, thérapeutes, ce n’est pas possible de travailler avec ça, car on travaille qu’avec des singularités.

« D.- Tout ce cours n’était qu’allusion. Je ne suivais jamais qu’une piste indistincte, mais je suivais. La piste était promesse à peine perceptible, annonce d’une évasion dans le libre, tantôt obscure et désorientante, tantôt coup de foudre comme un coup d’oeil soudain - qui ensuite pour longtemps de nouveau se dérobait à toute tentative de le dire. »

C’est Heidegger qui témoigne de sa quête, de sa manière d’écouter ; quelle leçon pour nous thérapeute, ça nous parle ! Ça m’évoque la posture thérapeutique : je ne suivais jamais qu’une piste indistincte et je suis un chemin, j’ai un projet, une sémiologie que sans cesse je pacifie, un peu comme un chasseur qui suit des traces. La piste était promesse à peine perceptible, se fier au next, je ne sais pas exactement ce que je veux avec le patient, à un moment ça va s’éclairer. Ne pas savoir ce que je veux n’est pas que je fais n’importe quoi ; je suis la piste, mais une piste qui n’est pas quelque chose, d’une vérité, comme une manière de définir les symptômes de la psychopathologie psychanalytique, je ne suis pas l’œdipe.

« tantôt obscure et désorientante, tantôt coup de foudre comme un coup d’oeil soudain - qui ensuite pour longtemps de nouveau se dérobait à toute tentative de le dire. » MC : ça parle, de l’entrée en présence, entre le slash figure/fond. E : Des moments de rencontre, de l’évènement de la rencontre, des moments d’accord, de justesse, que j’appelle survenue en mode égo, mais 11 on ne peux pas le dire, on ne peut que tourner autour, et on le sait d’un savoir immémorial, avec des mots hors métaphysique, quelque chose qui n’est pas un souvenir, qui n’est pas stocké dans la mémoire, c’est immémorial.

« J - Plus tard aussi, dans Sein und Zeit, votre situation de la parole reste bien parcimonieuse. D. - Eh bien, après notre entretien, lisez donc plus attentivement le paragraphe 34. J. - Je l’ai déjà souvent lu, et chaque fois en regrettant qu’il fût si peu développé. Toutefois, à présent, je crois apercevoir plus distinctement la portée du fait que ce qui est herméneutique d’une part et la parole de l’autre aient part au même ensemble. »

Le paragraphe 34 d’Être et Temps traite de Dasein et parole. Il posait qu’il y a quelque chose qui a à voir avec l’herméneutique, faire venir à la présence, c’est la parole qui fait venir la dimension mondaine de la présence. La dimension mondaine, être appelé à se tenir auprès de chose, des choses qui sont des choses langagières pas matérielles. Avec les choses, on n’est pas en rapport avec la matière brut, on est toujours en rapport ,un réseau de renvois avec le Dasein, une table, un ordi, un pot, une théière avec un trou... on prend la théière et pas un morceau de terre avec un trou, on s’en sert on est jamais en rapport avec les éléments, c’est un rapport avec quelque chose qui a déjà une manière de se comporter à partir de nous, c’est cela qu’on appelle l’utilisabilité qui est une manière de faire venir à nous une quotidienneté.

« D.- La portée en quelle direction ? J.- En direction d’une métamorphose de la pensée, qui, bien sûr, ne se laisse pas organiser comme un changement de cap et encore moins comme conséquence des retombées qu’auraient les résultats de recherche accomplies en philosophie. D.- La métamorphose a lieu comme migration ... J.-... au cours de laquelle un site est délaissé en faveur d’un autre... D.-... en vue de quoi il est besoin de situation. J.- Le premier site est la métaphysique. D.- Et l’autre ? Nous le laissons sans nom. »

Cette manière de dire, de penser, de questionner, à un moment oblige, convoque à un tournant, c’est à dire qu’à un moment il va falloir délaisser, nous allons être appelé à choisir : soit rester dans le domaine de la métaphysique, soit d’aller vers un autre site, un autre site pour la présence humaine, un autre site qui peut-être délaisserait cette pensée de l’humain comme maitre du monde. Ce qui se passe à notre époque, c’est que cette manière de penser est devenue mondiale, c’est à dire qu’elle exerce une telle fascination qu’elle a réussi à considérer comme sauvage, stupide, retardé, toutes les autres formes de pensée et toutes les autres formes d’habitation mondaine. Elle est devenue la pensée de référence dite la plus évoluée. Même ceux qui pensaient autrement, comme Lévy Strauss, quand il parlait des pensées mythiques, ou des pensées dites sauvages....sauvages est péjoratif quand même ! on doit les évangéliser, on doit les cultiver. Quand on parle des pays « sous-développés » ,on n’a jamais dit qu’ils étaient développés autrement. Les pays sous-développés ont aspiré à se développer sous un autre mode. Alors que certains pays sous-développés, développés autrement, voyaient bien les méfaits de la mécanique et de la technique. Ils le voyaient mieux que nous car ils étaient moins fascinés par ça. Que s’est-il passé pour que l’ensemble des humains en soit venu à se couler dans le modèle de la pensée technique de la mécanisation et de la pensée technique maîtrisante occidentale ? Et qu’il n’y a même plus d’orient et d’occident actuellement, il y a le monde au sens de la mondialisation, qu’Heidegger n’a pas connu et qu’il a pressenti, c’est à dire le fait qu’il n’y ait plus des contrées, des patries, avec des moeurs différentiées qui se répondraient et s’appelleraient, mais que ça devient dévasté, il n’y a plus d’épaisseur mais une seule manière unique, hégémonique, qu’on appelle mondialisation. Le 4/40 est devenu une référence même chez les pygmées que l’on ait un ordinateur ou pas, et l’argent est devenu la monnaie d’’échange, mondiale, unique, donc totalitaire, tout est sécurisé totalement. Le monde est un vaste marché commercial dans lequel chacun rêve de prendre sa part de gâteau, avoir plus, posséder plus, et dans lequel nous sommes appelé à ça, Si je reste dans la métaphysique, je vais m’assurer le mieux possible, et il y aurait une autre manière qui serait quelque chose qui nous oblige à migrer vers un autre lieu qui n’a pas de nom pour l’instant. C : je ne comprends pas en vue de quoi il est besoin de situation. E : Un site, là où nous étions situé, qui ouvre le libre de limite est délaissé en faveur d’un autre, un autre en vue de quoi il est besoin de situation, en vue de quoi nous sommes appelés à situer, à prendre place, part. MC : Ce n’est pas quelque chose de connu ? E : On pourrait dire paradoxalement que soit c’est quelque chose d’inconnu, soit c’est quelque chose qui est occulté depuis la nuit des temps. Avec l’époque de la technique, quelque chose s’est produit et on a cru à un progrès avancé, car on est dans l’idée que progresser c’est inventer toujours du nouveau, alors que peut-être progresser c’est revenir, redécouvrir et à chaque fois s’étonner d’une générosité d’être et d’une manière d’être aussi. C’est une métamorphose, c’est à dire une manière de nous laisser entendre, écouter, ce n’est pas quelque chose de nouveau. C’est important, il me semble que dans la posture de thérapeute ce qui se passe pour le patient n’est pas quelque chose de nouveau, et cette manière de l’entendre et y répondre en s’y engageant, de telle manière qu’il est libre de sa possibilité suivante d’être.

Nous sommes les répondants de quelque chose qui est toujours déjà nommé et c’est nous qui devons apprendre à entendre.


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