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Compte Rendu N°4 .Lecture des pages 92 à97.


Compte rendu n°4 D’un entretien de la parole de Martin Heidegger Corinne Simon, Frédérique Remaud, Marie-Christine Chartier, Edith Blanquet. Alet les bains Juin 2018 p 92 à 97.

Où en étions nous ? "Historique" de la pensée de Heidegger. Comment la question de penser ouvre à une manière de dire... ainsi, la pensée de Heidegger donnait à entendre quelque chose de difficile à mettre en mots et qui trouvait pourtant naturellement des oreilles compréhensibles chez les japonais. On en était au moment, où il était en train de parler de la pensée en Europe, du chemin de réflexion de Heidegger, de l’évolution de sa manière de dire et chercher à expliciter ce que le conte Kuki a entendu et trouvé dans cette pensée. Il parlait de l’importance du "Traité des catégories" de Dun Scott... Aristote, c’est toute la table des catégories, c’est à dire les différentes manières de dire être, c’est à dire les règles pour parler, les manières de donner forme ... par exemple le principe de non contradiction, la qualité, la modalité.. toutes les manières de dire, ce qu’on appelle les règles pour lier.. La logique au sens "fort" du mot ... legein grec veut dire l’acte de cueillir, rassembler, prendre forme et visage par l’acte de l’appellation et tout le précieux de la grammaire qui est autre chose qu’un découpage de phrase (le traité des catégories, livre de Brentano, maître de Husserl.)

P 92 J.-Possédez-vous toujours ce livre ? D.-Tenez, vous pouvez le voir et lire l’inscription qui y est portée : Mon premier fil conducteur à travers la philosophie grecque pendant les années de lycée. Je ne vous raconte pas cela pour vous faire croire que je savais déjà alors tout ce dont je suis encore en quête. Mais peut être pour vous qui, comme professeur de littérature allemande, connaissez et aimez particulièrement l’oeuvre de Hölderlin, cela confirme-t-il une parole du poète, dans la quatrième strophe de l’hymne Le Rhin :

Car Tout comme tu commenças, tu vas rester.

J.-Le questionnement en quête de la parole et de l’être, voilà peut être un présent du rayon de lumière qui vous a atteint. D.-Qui pourrait prétendre qu’un tel présent lui était destiné ? Je ne dis qu’une seule chose : c’est parce que la méditation de la langue et de l’être oriente depuis le début mon chemin de pensée que l’examen de leur site demeure autant en arrière plan. Peut être est-ce le défaut radical du livre Sein und Zeit que je me suis trop tôt aventuré trop loin. Heiddeger confirme qu’il a toujours été travaillé par le thème de la question de l’être mais ce qui le travaillait dès le départ prend forme petit à petit au cours de sa quête qui n’est jamais finie. Faire le chemin d’une pensée ce n’est pas aller d’un point A à un point B. Il y a tout un travail pour retrouver l’évidence des choses simples. Dans Être et Temps, il est allé trop vite, il était pris dans quelque chose qui voulait dire beaucoup et trouver une façon de dire. À un moment il accepte que ça glisse, ça passe par lui et ça devient plus simple à dire.

Le questionnement en quête de la parole et de l’être, voilà peut être un présent du rayon de lumière qui vous a atteint. p93 Ce qui est surprenant c’est que ça se reprend par : Qui pourrait prétendre qu’un tel présent lui était destiné ?

C’est quelque chose qui l’atteint ... « être atteint »/ être touché par la grâce ? un moment où tout s’accorde. Accorder rappelle "faveur de monde" ; le monde, une faveur qui nous accorde par où on prend place, par où ça nous appelle à nous destiner. Il situe bien : « la méditation de la langue et de l’être oriente depuis le début mon chemin de pensée » : c’est ça qui est à l’oeuvre et toujours présent quoi que je fasse, pas forcément de manière explicite ou thématisée.

« Peut être est-ce le défaut radical du livre Sein und Zeit que je me suis trop tôt aventuré trop loin. »

Etre questionné par le rapport parole / être et la question du temps, l’amène à essayer de proposer et esquisser les manières dont être nous questionne et essayer de faire un saut pour parler de l’être en tant qu’être et non de l’être d’un l’étant. « Être et temps » est un livre très compacté et Heidegger a passé sa vie à le déplier. Son défaut, c’est comme une erreur de jeunesse où on essaie de tout dire dans une seule phrase, un seul texte ! Et que le chemin, c’est accepter qu’on tourne autour et que parfois ça parle... que l’on est un passeur et non le maître de quelque chose.

J.-Voilà qui se laisserait à peine soutenir de vos pensées à propos de la parole. D.-Certes ; c’est seulement vingt ans après l’écrit d’habilitation que je me suis risqué dans un cours à situer la question en quête de la parole. Cela se passait à l’époque où pour la première fois j’ai communiqué dans des cours des interprétations d’Hymnes de Hölderlin. Durant le semestre d’été 1934, je fis un cours dont le titre était : « logique ». C’était en fait une méditation sur le λόγος, où je cherchais le déploiement même de la parole. Puis, presque dix ans passèrent encore jusqu’à ce que je sois en mesure de dire ce que je pensais-le mot approprié fait encore aujourd’hui défaut. L’horizon et la perspective, pour la pensée qui s’efforce de répondre et correspondre au déploiement propre de la parole, cet horizon demeure, quant à son ampleur, encore voilé. C’est pourquoi je ne vois encore pas si ce que je cherche à penser comme déploiement de la parole (als Wesen der Sprache) arrive aussi à suffire pour le déploiement de la parole extrême-orientale, ni même si, à la fin-ce qui serait du même coup le commencement-, un déploiement de la parole peut parvenir à l’expérience de la pensée, tel qu’il garantirait l’entrée en mutuel dialogue du dire (Sagen) européen, c’est-à-dire occidental, et du dire de l’Extrême-Orient -et cela d’une manière telle qu’en elle chantât cela qui jaillit d’une unique source. Il dit qu’il est allé trop loin, c’est à dire qu’il ne prenait pas la mesure de ce à quoi il s’attaquait. Déjà dans Etre et Temps , il y a des choses importantes sur la parole, sur l’habitation, le monde comme pouvoir être du Dasein, quelque "chose" qui est accordé à l’humain de pouvoir faire venir à la présence un monde, un réseau de renvois. Il pose que l’humain est un répondant. Dans l’évolution de la langue, quand il dit la langue me faisait défaut, quand il parle d’être, il lui vient des mots de plus en plus affectueux : tendresse d’être, pudeur, égard, faveur dans Temps et Être notamment. Des mots que l’on va trouver dans la mystique. Cette parole fait penser à la parole des théologiens ou des anciens dans le sens de cette dimension de regarder le monde avec des yeux attendris et dans une posture de recueillement, d’inclination. Il dit que ce n’est que 20 ans après qu’il s’est risqué à situer la question en vue de la parole, non pas à maîtriser la parole et dire ce qu’il en était, mais se risquer à oser dire : peut-être pourrions-nous essayer de le prendre par là ! C’est plein de délicatesse et d’humilité. Durant le semestre d’été 34, il fait un cours dont le titre est "la logique", c’est à dire logos chez Heidegger. Il témoigne de sa quête...qu’est ce que ça donne à entendre la parole ? ça travaille nous et ce n’est jamais fini... Il a cherché quoi ? Le mot ! Est-ce qu’il y aurait un mot approprié ? c’est à dire cette quête européenne du mot pour dire, pour maîtriser : il pose bien que ça fait encore défaut.

L’horizon et la perspective, pour la pensée qui s’efforce de répondre et correspondre au déploiement propre de la parole, cet horizon demeure, quant à son ampleur, encore voilé. Il dit bien répondre "au déploiement" de la parole et non répondre à "ce qu’est" la parole. Nous devons répondre à quelque chose qui se déploie, nous n’en sommes pas les maîtres.

C’est pourquoi je ne vois encore pas si ce que je cherche à penser comme déploiement de la parole (Als Wesen der sprache) arrive aussi à suffire pour le déploiement de la parole extrême-orientale, ni même si, à la fin-ce qui serait du même coup le commencement-, un déploiement de la parole peut parvenir à l’expérience de la pensée. Il n’est pas sûr que ce qu’il est en train d’ouvrir pourrait être une généralité, quelque chose de valable pour toute parole, quelques soient les langues. Il n’est pas sûr qu’on puisse conceptualiser la parole, et que d’en faire un concept soit pertinent...et au-delà de ça, si on pourrait arriver à penser le déploiement lui-même de la parole ? Ça ouvre la question : Que veut dire être ? Il n’y a pas de possibilité de dire "exactement" et en même temps, pour déployer la parole, il faut bien dire. On ne peut pas s’extraire de ça pour en avoir une pensée qui serait de l’éclairer pleinement puisqu’on est toujours dedans, com-pris. Heidegger ne voit pas encore si ce qu’il cherche à penser comme le déploiement de la parole, c’est à dire la question de "Als wesen". "Wesen", c’est l’être, le fondement de la parole mais ça ramène le fondement ou le fond...dans la pensée européenne, on essaie de fonder quelque chose, de rendre compte : d’arraisonner. Il dit bien qu’il n’est pas dans un rendre compte, qu’il ne s’agit pas de conceptualiser comme vu déjà dans d’autres articles : la parole est un bagage verbal à l’intérieur du cerveau disent les psychologues... toutes ces manières d’avoir maîtrisé cette chose-là comme un outil technique à la disposition des humains, et dont le sens est fixé et disponible dans les dictionnaires. Il ne dit pas ça, il pose les questions : est-ce que ce que je suis en train de questionner sur la manière dont la parole se déploie et nous accorde, possibilité d’être, est généralisable en terme d’en faire quelque chose d’un concept mondial ? Est-ce qu’il y a des particularités de paroles entre orient et occident ? est-ce qu’on peut les ramener à des principes ? Ou est-ce qu’il y a quelque chose qui nous échappe entre Orient et Occident et qu’on devrait préserver ? Ça amène à cette question qui pour nous est essentielle de qu’est-ce que c’est une forme ? Une forme : un rapport augurant une figure s’éclairant d’un fond se retirant. le dire ainsi est une "conséquence" de cette manière de penser heidegerienne qui est que, là où nous avons à travailler en tant que thérapeute, c’est cette ouverture, cette déchirure qui permet que quelque chose soit dit de quelque chose qui s’échappe toujours ; et du coup, une attention à ce qu’il y a d’incroyable dans ce qui vient d’être dit, même de plus simple. Pour nous thérapeute il est question d’arriver à se tenir dans l’ouverture, dans l’accueil qui se laisse surprendre : si par exemple un patient me dit : "Peut être que je suis un peu schizophrène"..., ne pas le prendre comme un concept, ouvrir de quoi il en retourne et à quoi ça va nous appeler l’un et l’autre, et en quoi, par cette capacité d’écoute on va amener aussi le patient dans sa quotidienneté à prendre la mesure de par où il se donne place. C’est bien une posture particulière...qui n’est pas le commun de la thérapie.

Cela d’une manière telle qu’en elle chantât cela qui jaillit d’une unique source.

L’unique source, cela évoque la question de l’être, la question de la possibilité de quoi que ce soit, la question qui questionne l’humain sans cesse... Etre : que ce soit dieu, le divin, le mystère, le concept, la maîtrise, la science, c’est toute cette question là qui taraude les humains. Etre et les manières dont ça puisse penser ...soit de manière religieuse, soit de manière mystique, soit de manière philosophique, soit de manière scientifique, etc. Quoi que ce soit qu’on dise, on questionne ça, même au niveau de la quotidienneté : être heureux aujourd’hui "c’est avoir le nouvel iPhone...là on a enfin trouvé l’objet adéquat pour communiquer entre les humains... ce qui fait qu’on ne téléphonera plus jamais comme avant...jusqu’à ce qu’il en arrive un nouveau sur le marché"... Chacun de nous, on est tous taraudé par cela : le sens de la vie ? la vie bonne ? ce qui vaut ? Cette source unique, elle a pris des tournures déjà au sein de l’Europe, au sein de l’Occident. Mais entre orient et occident, il y a un dialogue fructueux qui ne s’est jamais tenu puisque l’occident a toujours prétendu que les autres étaient des barbares que l’on allait civiliser. On a oublié l’Orient, le matin de la pensée, et ce que ça nous a amené : les mathématiques par exemple… Est-ce que ça pourrait chanter dans un dialogue respectueux ? Que nous n’essayions pas, nous européens, de dire que nous savons mieux que les autres et que penser, nous assoir ensemble et réfléchir et pas juste vouloir être "le plus" !

J.-Cette source, alors, restant encore cachée aux deux mondes de paroles.

Dans le « encore » caché, il y a l’idée que cela pourrait encore se montrer. Peut-être que le caché est une manière de se montrer, rappelons nous Être et Temps ; pas besoin de saisir, c’est la question de la forme plutôt que le concept, pour le travail de thérapie, et du phénomène plutôt que le symptôme. Dans notre posture, on n’essaie plus de maîtriser un symptôme, on accompagne un phénomène jusqu’à son déploiement sans cesse, en cherchant sa pertinence du moment, sa pertinence en tant que faveur du monde dans tous les cas... Nous ne sommes pas dans l’idée de chercher un vrai ou un faux.

D.-C’est cela. Voilà pourquoi votre visite m’est particulièrement bienvenue. Comme vous avez traduit en japonais des drames de Kleist et quelques-unes de mes conférences sur Hõlderlin, comme votre méditation est tout particulièrement tournée vers la poésie, vous avez meilleure oreille pour les questions que j’adressais, il y a déjà presque trente cinq ans, à vos compatriotes. p94

La pensée japonaise est davantage selon une pensée poétique, le raisonnement scientifique (dire les mesures, les étendues) qui ramène tout à une matière maîtrisable et mesurable est propre à l’Europe. En Europe, la poésie n’est pas considérée comme une manière de penser, elle est considérée comme un art mineur et certainement pas comme permettant d’accéder à la vérité de quelque chose puisque la vérité est la manière de cueillir et rassembler propre à la science.

J.-Ne surestimez pas mes capacités ; partant de notre poésie japonaise, j’ai toujours encore de la peine à faire l’épreuve de la poésie européenne d’une manière qui satisfasse à ce qu’elle est.

Il dit qu’il n’a pas forcément une oreille meilleure. il y a comme un inaccessible, quoi que je veuille faire, jamais je ne serai japonais ou oriental... je suis occidental quoi que je fasse... Cela évoque ce qui m’est donné de pouvoir être, quoi que je fasse je reste occidental. On pourrait entendre : est-ce qu’il y aurait des pensées qui seraient plus propices, plus conformes, pour entendre ce dont Heidegger parle ? Il n’y a pas de mode de cueillir qui serait supérieur aux autres. Tout cela est dit dans une saveur d’égard, de politesse... une manière qui approfondit et qui dit quelque chose d’une habitation humaine.

D.- Même si demeure le péril que recèle nécessairement en lui-même notre entretien mené en Allemand, je crois néanmoins avoir entre temps appris suffisamment pour questionner mieux qu’il y a plusieurs décennies. J.-A cette époque, les entretiens de mes compatriotes avec vous, à la suite de votre cours allaient dans une autre direction.

Il reconnait avoir appris certaines choses qui lui permettent de peut-être questionner un peu mieux/ d’endurer la question. Il faut se rappeler que Etre et Temps commence sur la question du rapport entre être/temps et entre être/étant. Toute la question de la philosophie a été d’essayer de répondre à la question : Qui est être ? en cherchant à dire ce que c’est. Heidegger dit « être » est le questionné "le plus propre", celui qu’il convient de maintenir en son statut de question. Tout le travail de présence c’est de maintenir cette question... de se laisser questionner et qu’en aucun cas nous aurons de réponse établie. En tant que thérapeute, toujours l’autre est une question pour nous, en aucun cas je ne peux l’avoir saisi et maîtrisé. Le travail du thérapeute n’est pas d’arraisonner ou de cerner une personnalité ; il est invitation à ouvrir sens toujours sans cesse. Sans cesse s’incliner devant cet inouï, qui demande tout un travail de pensée.

Au commencement de Etre et temps , il est question des rapports de être et de temps qui passent par la question de cet étant particulier qui se pose la question d’être humain. Et là, on arrive sur la question en vue de logos...la parole, se cueillir, recueillir, qui n’est plus du tout en vue de Dasein ou de être ou de temps... On est sur la question de la parole. Dans Être et Temps, il utilise toujours un langage de l’immanence et la transcendance... Qu’est-ce qui est le fondement ? Et plus tard il abandonne un mode de dire métaphysique, il trouve une manière de donner à entendre : on est dans "Ereignis"... l’évènement appropriant. On n’est plus dans tous ces rapports à essayer de scinder ou articuler. Quelque chose a bougé dans sa manière de dire et dans sa manière de faire venir à la présence, qui est beaucoup plus subtile. Ça va donc questionner autrement.

D-C’est pourquoi je vous demande à présent : quelles raisons poussaient les professeurs japonais et ensuite tout spécialement le conte Kuki, à donner tant d’attention à la transcription de ce cours ? J.-Je ne puis vous parler que des explications du comte Kuki. Elles ne m’ont jamais paru parfaitement claires : cherchant à caractériser votre pensée, il se référait fréquemment à l’expression « herméneutique »

Lorsque Kuki parlait du chemin, de l’enseignement de la pensée d’Heidegger, il évoquait sans cesse l’herméneutique. Que veut dire herméneutique ? Herméneutique est en rapport avec la lecture des écritures saintes notamment la Torah. C’est le propre de la méditation religieuse juive... lire une phrase et chercher, travailler les différentes ententes possibles d’un texte... un chemin sans cesse en vue car on n’a jamais fini d’en trouver la richesse signifiante. Dans Être et Temps, Heidegger définit sa méthode comme cercle herméneutique. Le chemin de la phénoménologie... (le phénomène chez Heidegger, ce n’est pas l’époché, c’est à dire mettre de côté pour chercher la chose en soi), c’est éprouver les échappées signifiantes, chercher toujours par quel bout ce qui se montre se cache en même temps. Accueillir ‘le branle de l’être’, mots de Montaigne, qui signifient être secoué, être ébranlé.

D-Autant que je m’en souvienne, je fis usage pour la première fois de ce nom dans un cours ultérieur, durant l’été 1923. C’est vers cette époque que je commençai les premières esquisses en vue de Sein and Zeit.

Il a commencé à se référer à la question de l’herméneutique déjà bien avant Être et Temps dans un cours de 1923.

J.-A notre jugement, le comte Kuki ne parvint jamais à expliquer de façon satisfaisante la notion d’herméneutique, ni quant au sens du mot, ni quant à la signification selon laquelle vous parliez d’une phénoménologie herméneutique. Kuki se bornait à souligner sans cesse que cette dénomination caractérisait une nouvelle orientation de la phénoménologie.

Kuki a trouvé une nouvelle orientation de la phénoménologie et elle est herméneutique. La phénoménologie chez Husserl est une démarche qui vise à mettre entre parenthèses toute thèse d’existence mais surtout elle vise à essayer de sortir de cette position naturelle pour revenir à la chose en soi... comment une conscience peut connaître... C’est la conscience qui fait les variations noético-noématiques avec l’idée de mettre de côté toute mon attitude naturelle et prétendre à une certaine objectivité, neutralité. Heidegger dit que ce n’est pas possible, c’est une torsion intellectuelle. Quoique nous fassions, toujours déjà nous avons mangé les choses à notre sauce. Le chemin de la phénoménologie n’est pas de chercher à dire et à laisser la chose se déployer toute seule mais à assumer par où ça m’apparait et par où il y va de moi dans cette affaire. Mon projet n’est pas de savoir comment une table est perçue, mon projet est de ne jamais perdre de vue que c’est toujours moi percevant une table... et cela, il y va d’y advenir en présence. Je réponds à un appel d’être en disant moi/table. La phénoménologie devient un chemin qui est le cercle herméneutique qui n’est pas la réduction eidétique d’Husserl.

D.- C’est bien aussi l’impression que cela devait faire. Cependant pour moi, il ne agissait ni d’une orientation au sein de la phénoménologie, ni de faire du nouveau. Je cherchais bien plutôt inversement à penser plus originalement ce qu’est la phénoménologie afin, de cette manière, de la ramener en propre dans son appartenance à la philosophie occidentale. Il n’a pas voulu être le philosophe qui amène quelque chose de nouveau qui ferait que rien ne serait plus jamais pareil. Son projet n’était pas une orientation au sein de la phénoménologie, ni de faire du nouveau. Le chemin de la phénoménologie s’est présenté comme le chemin le plus conforme pour la question qui l’occupait : penser plus originalement le phénomène, reprendre le chemin des penseurs précédents pour entendre ce qui n’a pas été entendu de leur parole... reprendre ce qui a été dit et qui n’aurait pas été pris au sérieux, plutôt que de vouloir inventer du nouveau. Revenir à la phénoménologie en ce qu’elle a d’original, de matinal et pas la façon dont elle a été fourvoyée, trop vite comprise comme : La phénoménologie s’intéresse aux faits, aux phénomènes, à ce qui est, et ce qu’est la réalité. Revenir à qu’est-ce que ça veut dire phénomène ? Et à partir de cette idée de phénomène, ramener la philosophie occidentale dans ce qu’elle a de propre, là où elle est dans sa pertinence, dans ce qu’elle ouvre. La phénoménologie de Husserl, le mot d’ordre de la phénoménologie, c’est revenir à la chose même dans son apparaitre. Sortir de la querelle de l’être et l’apparaitre, sortir d’une idée que l’apparaitre est trompeur et qu’il faut chercher ce qui est caché derrière, et revenir à l’idée du phénomène. Parler en terme de phénomène c’est dire des faits pratiques : elle jette son livre... oui mais comment les faits sont faits, comment ils sont produits ? Il voulait revenir à cette question : Quel est le propre de l’occident dans sa manière de penser ?

J-Soit, mais pourquoi avez vous choisi ce nom « d’herméneutique » ? D.-La réponse à votre question se trouve dans l’introduction à Sein und Zeit, paragraphe 7. Mais je veux bien vous en dire plus afin d’ôter à l’usage de ce nom l’apparence du fortuit. J._ Je me souviens que c’est précisément là dessus que l’on a trouvé à redire . D.-La notion d’ « herméneutique » m’était familière depuis mes études de théologie. A cette époque, j’étais tenu en haleine surtout par la question du rapport entre la lettre des écritures saintes et la pensée spéculative de la théologie. C’était, si vous voulez , le même rapport - à savoir le rapport entre parole et être , mais voilé et inaccessible pour moi, de sorte que, à travers bien des détours et des fourvoiements, je cherchais en vain un fil conducteur. P 95

Il dit que l’herméneutique était réservé aux thèmes du religieux. A cette époque on parlait d’herméneutique qu’en théologie. Il cherchait le rapport entre les écritures saintes et la manière dont la théologie pensait, réfléchissait à la question des dieux. A cette époque, sur le début de son enseignement, il part d’un enseignement religieux et c’est là qu’il trouve ce mot d’herméneutique. Donc prendre un mot de la religion pour le mettre dans le domaine de la pensée ou de la philosophie c’est devenu fumeux depuis que la philosophie s’est extraite de la théologie ou de la métaphysique ou de l’ontothéologie ...

J.-Je connais bien trop peu la théologie chrétienne pour avoir une vue d’ensemble de ce que vous mentionnez. Toutefois, une chose est manifeste : par votre provenance, le cours des études de théologie, vous avez une tout autre origine que ceux qui, de l’extérieur, font quelques lectures pour savoir ce que contient cette discipline. D.- Sans cette provenance théologique, je ne serais jamais arrivé sur le chemin de la pensée. Provenance est toujours avenir.

Il vient de la théologie. Son père est tonnelier, il est pasteur. Heidegger n’a pas beaucoup d’argent et il est de santé fragile. Il est admis dans une école de théologie et se sont les prêtres qui vont financer ses études. C’est quelqu’un dont le chemin le destinerait à entrer dans les ordres. Ce n’est pas là qu’il va aller, mais c’est un enseignement de cette nature qu’il reçoit. Ce n’est pas du même ordre que quelqu’un qui en tant que philosophe irait vers la théologie pour voir de quoi il en retourne ; lui il baignait dedans et c’est la théologie qui le met sur le chemin de la pensée.

« Sans cette provenance théologique, je ne serai jamais arrivé sur le chemin de la pensée. Provenance est toujours avenir. » Pro-venance : venir à l’avant de ...comme ex-istence, pré-sence, pro : ça vient de l’avant, temporalité extatique. Là, Heidegger ouvre quelque chose de différent, lui dit qu’il le ramène à une entente matinale, quelque chose qui nous devance mais qui a toujours déjà eu lieu, à l’aurore de la pensée.

J.- Si tous deux s’appellent l’un l’autre, et si la méditation s’enracine en un tel appel... D.-...devenant ainsi vrai présent. - Plus tard j’ai retrouvé la dénomination d’ « herméneutique » chez Willem Dilthey, dans sa théorie des sciences historiques de l’esprit. L’herméneutique était familière à Dilthey depuis la même source, c’est à dire depuis ses études de théologie, et en particulier depuis son travail sur Schleiermacher. Schleiermacher est un philosophe allemand. Dilthey est un philosophe de la vie, un vitaliste, il écrit sur la force du vivant.. La vie comme puissance, comme volonté. Il était aussi étudiant en théologie.

Provenance est toujours avenir. J.- Si tous deux s’appellent l’un l’autre, et si la méditation s’enracine en un tel appel... D.- ... devenant ainsi vrai présent

La présence c’est vraiment quelque chose qui articule simultanément passé et avenir, c’est ce mouvement de provenance, à l’avant de soi...pas encore, maintenant, ne plus.

J.- L’herméneutique, pour autant que je suis instruit par la philologie, est la science qui traite des buts, des chemins et des règles de l’interprétation des oeuvres littéraires. D.- D’abord, et d’une manière déterminante, elle s’est constituée de concert avec l’interprétation du Livre des livres, la Bible.

Quelle définition donne-t-il de l’herméneutique ? Selon la philologie, l’étude des langues, l’herméneutique est une science donc, définition classique de l’herméneutique. La science qui traite des buts, des chemins et des règles de l’interprétation des œuvres littéraires Lui précise qu’avant tout elle s’est constituée avec l’interprétation de la bible

Une leçon, tirée des manuscrits posthumes de Schleiermacher, a été publiée sous le titre de Herméneutique et Critique, considérées particulièrement eu égard au nouveau Testament (1838). J’ai cette conférence à la mainte je vous lis les deux premières phrases de l’ « introduction générale » : « Herméneutique et Critique, toutes deux disciplines philologiques, toutes deux théories d’un art, vont ensemble, parce que l’exercice de l’une présuppose l’autre. La première est en général l’art de bien comprendre le discours d’un autre, principalement le discours écrit ; la seconde est l’art de bien juger l’authenticité des écrits et des extraits d’écrits, et de les vérifier à partir de témoignages et d’indications suffisantes. » p96

Il définit communément ce que veut dire herméneutique et critique. Elles vont ensemble et sont difficile à désintriquer. L’herméneutique est aussi une critique et la critique est aussi herméneutique. Pour critiquer, il faut bien comprendre un discours et pour comprendre il faut le rapporter à quelque chose qui va amener à une critique...le situer dans sa pertinence, dans sa construction, donc c’est ensemble.

J.-Ainsi, l’herméneutique, convenablement élargie, peut désigner la théorie et la méthodologie de tout genre d’interprétation - par exemple aussi celle des oeuvres des arts plastiques. D.- tout à fait. J.- Employez vous le nom d’herméneutique en ce sens large ? D.- Si je reste dans le style de votre question, alors je dois répondre : le nom d’herméneutique est pris, dans Sein und Zeit, en un sens encore plus large ; « plus large » ne signifie toutefois ici pas un pur et simple élargissement de la même signification à un domaine de validité plus étendu. « Plus large » signifie : provenant de cette largesse (Weite ) qui jaillit en sortant du déploiement initial de l’être. Herméneutique, dans Sein und Zeit, ne signifie ni la doctrine de l’art d’interpréter, ni l’interprétation elle même, mais plutôt la tentative de déterminer ce qu’est l’interprétation avant tout à partir de ce qui est herméneutique.

Ce qui est herméneutique c’est à dire ce qui nous questionne, ce qui nous invite à dire quelque chose. Heidegger vient de définir herméneutique et critique et il dit que le sens qu’il propose dans Être et Temps est plus large, non pas dans le sens qui englobe tout ça et autre chose, il est plus large dans le sens où c’est une question presque essentielle...la largesse d’être...lorsqu’il dit provenant de cette largesse, ce n’est pas lui qui a élargi mais c’est une largesse qui nous vient, celle qui jaillit en sortant du déploiement initial de l’être. L’être se déploie comme largesse et comme herméneutique, comme quelque chose qui nous donne à entendre et donc à avoir compris. Critiquer...logos...parole...ça nous parle « être », ça ne nous laisse pas en paix, ça nous questionne. Et c’est cette dimension là qui est herméneutique. Ce n’est pas une activité que produirait un humain et qu’il maîtriserait, c’est quelque chose auquel il est exposé : la générosité d’être, la tendresse d’être, la largesse d’être. Donc herméneutique n’est pas une doctrine pour un sujet qui interprète, l’art d’interpréter, ni l’interprétation elle-même, mais plutôt une tentative de déterminer ce que veut dire interpréter, à partir non pas des capacités d’un égo mais à partir de ce qui est herméneutique. Donc ça pose la question de Qu’est-ce qui est herméneutique ? Qu’est-ce qui fait que nous questionnons sans cesse ? Ça revient à cette essence qui est que, étant donné que nous avons à être, nous nous posons la question d’être. Pourquoi ? Nous ne savons pas mais nous pouvons convenir tous que être, ça ne nous laisse pas en paix. Qui suis-je ? Qu’est-ce que je vais faire ? Qu’est-ce que je vais mettre comme habits ? Ça tombe sous le sens de n’importe quel humain, donc on est bien ouvert à la question du sens. Ça ne veut pas dire qu’on pratique l’herméneutique comme une activité donnée à l’homme parmi d’autres ...je ne pratique pas l’herméneutique de 8h à 9h et ensuite le jardinage. Jardiner c’est herméneutique, quoique ce soit, au delà d’une science maîtrisable ou qu’on peut utiliser. Peut-être, il y va essentiellement de quelque chose d’autre avec l’herméneutique.

J.- Que veut alors dire « ce qui est herméneutique. » ? Je n’ose, bien que la tentation soit grande, céder au soupçon que vous utilisez à présent de façon arbitraire l’adjectif « herméneutique ». Quoi qu’il en soit, ce qui m’importe, c’est de vous entendre me donner un éclaircissement authentique si je puis dire, de l’emploi que vous faites de ce mot, sans quoi continuera de me rester obscur d’où la méditation du conte Kuki a été mise en chemin. J. interpelle Heidegger en lui disant que ce qu’il dit est arbitraire, que c’est son point de vue, son opinion comme aujourd’hui on pourrait dire communément. Il lui demande de l’aider à comprendre pourquoi le comte Kuki s’est mis en chemin vers lui. Ils sont dans une définition de ce que ce veut dire herméneutique et nous pouvons imaginer la dimension pathique de ça... Tout d’un coup survient quelque chose qui fait violence. Il pense définir, ils ont cheminé pas à pas ...voilà ce que dit l’herméneutique...il essaie de vérifier qu’il a bien compris de quoi il s’agit pour Heidegger...est-ce qu’il parle de la science herméneutique ? Heidegger lui dit : non pas exactement, un peu plus ..ou autrement etc...à chaque fois, il met en œuvre un cercle herméneutique. Et là, J. lui dit mais qu’est-ce que tu veux dire ? Je voudrais comprendre...On peut imaginer cet échange très vivant et incarné. Finalement, quoiqu’il en soit J. veut comprendre pourquoi Kuki s’est mis en chemin vers Heidegger.

D.- Je réponds volontiers à votre demande. Seulement, il ne faut pas que vous en attendiez trop. Car ce dont il s’agit est énigmatique ; peut être même ne s’agit il pas là de quelque chose. J.- S’agirait-il plutôt d’un processus ? D.- Ou bien d’un tenant-de-question. Mais, avec de telles dénominations, nous débouchons bien vite dans l’insuffisant, dans l’impossible à atteindre. p 97 Heidegger lui dit qu’il veut bien répondre mais qu’il ne doit pas trop en attendre car il n’est pas sûr de pouvoir éclairer complètement pourquoi Kuki est venu là. Ce dont il s’agit peut-être n’est pas quelque chose qui souffre d’être mis complètement en pleine lumière, réduit à un phénomène de raison pure, d’un rendre compte et peut-être même ne s’agirait-il pas là de quelque chose ? ça amène à prendre en mesure des évidences. Il cherche une réponse et une réponse matérielle et peut-être même ne va-t-il pas trouver de réponse car c’est énigmatique. Est-ce que ce serait un processus ? Si ce n’est pas quelque chose de matériel, substantiel, alors c’est un procès, temporel, ou bien ...il s’agit d’en tirer quelque chose qui fait que ça débouche comme quelque chose qui fait question. Il dit bien « Mais, avec de telles dénominations, nous débouchons bien vite dans l’insuffisant, dans l’impossible à atteindre » Ça reste un tenant-de-question donc c’est pas très confortable.

J.-Ce qui n’a pourtant lieu que si nous avons déjà en vue, d’une manière ou d’une autre, cela à quoi notre dire aimerait atteindre.

Pour dire que quelque chose ne peut être atteint, ça veut dire que je ne me questionne pas...que je ne suis pas dans une question mais que j’ai déjà une réponse. Souvent on croit se questionner et quand on questionne c’est juste une manière de valider ce que l’on a déjà en vue, et qu’on a beaucoup de mal à en sortir. D’où la violence d’un questionné qui serait un tenant-de-question...quelque chose qui nous questionne. Déjà, ça ramène à prendre la mesure, qu’est-ce que ça veut dire quelque chose qui nous questionne ? C’est quelque chose où on aurait vraiment jamais aucune réponse, c’est un tenant à l’impossible dans le sens où il n’y a aucune réponse imaginable à cette affaire, ce n’est pas ou bien...ou bien...ou bien .. et cela revient au trans-possible/trans-passible de Maldiney.

D.-Il ne vous aura pas échappé que, dans mes écrits ultérieurs, je n’emploie plus le mot « Herméneutique », ni l’adjectif qui lui correspond. J.- on dit que vous auriez changé de position. D.- J’ai quitté une position antérieure, non pour l’échanger contre une autre, mais parce que le lieu où je me tenait auparavant, lui aussi, n’était qu’une halte en cours de route. Ce qui demeure dans une pensée, c’est le chemin. Et les chemins de pensée abritent en eux cette ressource secrète : nous pouvons aller sur eux en marchant en avant aussi bien qu’en arrière ; mieux encore ; le cheminement qui recule, seul, nous mène de l’avant. Il dit bien que l’important c’est le chemin, le cheminement, quelque chose qui est toujours en marche. La vie humaine est toujours là, l’existence est toujours là et toujours ça questionne et appelle à cheminer ..."tous les chemins mènent à Rome" : cette phrase de la sagesse populaire qui veut dire que l’important c’est de cheminer. L’important c’est d’avoir une manière de questionner qui préserve la question et qui nous mette dans des occurrences qui témoignent d’un chemin de vie. Ce n’est pas un quoi qui serait bon. Ce n’est pas l’iphone rose qui va me faire le bonheur, pendant un temps je peux éventuellement dire que « Rose ! waouh super ! » mais c’est une halte dans un chemin qui est .. Ah ! A quoi je suis bon ? A quoi je sers ? Pourquoi maintenant et pas ailleurs ? toutes ces questions d’avoir à être. C’est important car Heidegger quand il écrit son oeuvre et notamment un texte qui s’appelait « chemin qui ne mène nulle part », il dit : « Wege » chemin, nicht/ non « Werke » oeuvre ...c’est vraiment important pour lui, c’est pourquoi il parle beaucoup d’un chemin qui n’en finirait pas et de toutes ces manières de dire qui témoignent toujours que, quoi que je fasse je suis toujours en quête. Et revenir à l’initial c’est à dire endurer d’avoir à être, c’est toujours avancer. C’est dans ce sens où il va parler comme d’un mouvement herméneutique, c’est toujours une quête. La progression n’est pas d’un début à une fin. Je ne peux pas mesurer un parcours métrique. Et on a des manières de dire comme : avancer, c’est lâcher des pensées antérieures parce qu’elles étaient obsolètes pour d’autres toutes neuves ; mais avancer, ça peut être tailler sans cesse, prendre soin de la même question et l’éprouver d’une manière de plus en plus simple ou de plus en plus questionnante. D’où la position du thérapeute...par ex : Je reçois un sms d’un patient : « Il n’y a pas de doute que j’ai été mis sur écoute, pouvez-vous me dire à partir de quand ça a commencé ? et qui m’a écouté ? "...je ne vais pas lui dire que ce n’est pas vrai, qu’il n’a pas été écouté...je vais avec lui prendre temps d’explorer de quoi il en retourne et d’envisager ce que cela augure.. Nous ne sommes pas là pour dire si c’est une bonne question ou pas, on l’accompagne....qu’est ce que tu veux dire par là ? Mais à travers ce « qu’est ce que tu veux me dire ? » c’est, qu’est ce que tu te donnes à entendre aussi, de quoi il en retourne ? On est sans cesse à accompagner ça et faire cheminer ça.


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