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Variations cliniques sur le thème de la finitude

article publié dans la revue "Gestalt-thérapie" du CEGT N°23, printemps 2009


Variations cliniques sur le thème de la finitude Edith blanquet octobre 2008

« Je ne sais qui m’a mis au monde ni ce que c’est que le monde, ni ce que c’est que moi-même…je vois ces effroyables espaces de l’univers qui m’entourent et je me trouve attaché à un coin de cette vaste étendue, sans que je sache pourquoi je suis plutôt placé en ce lieu qu’en un autre,et pourquoi ce peu de temps qui m’est donné à vivre m’est assigné à ce point plutôt qu’a un autre de toute l’éternité qui m’a précédée et de toute celle qui me suit. Je ne vois que des infinités de toutes parts qui m’enferment comme un atome et comme une ombre qui ne dure qu’un instant sans retour. Tout ce que je connais, c’est que je dois mourir, mais ce que j’ignore le plus est cette mort même que je ne saurais éviter. »

Pascal « Pensées » §194 Edition Brunschvicg Paris, 1971

D’abord il y a Jules, 58 ans : c’est le matin que cela survient, un poids, une lourdeur incommensurable qui le saisit et l’accable dès qu’il s’éveille … anxiété, vide et pesanteur. S’éprouver en masse compacte ; pour qui, le moindre mouvement prend forme d’un s’arracher-ce-corps soumis à la pesanteur… s’éprouver l’estomac lourd comme plomb, serré, compact. S’animer péniblement, parvenir à se lever et s’y trouver là alors sans direction, sans goût, sans « vers où » ni en « vue de quoi »… frontière tenue entre cette disposition prenant signification d’« à quoi bon ? » et cet impouvoir qui le terrasse l’exposant à cette forme terrible de l’indignité mélancolique. « Quand je me dirige vers mon jardin, je passe devant la maison, fermée et à l’abandon, de mon ami mort brutalement… et lorsque j’y parviens… à quelque peu de là, il y a cette maison où X. s’éteint peu à peu, atteinte à quarante ans d’un cancer généralisé… j’éprouve un sentiment d’injustice contre qui ? Contre dieu ?... » Ce disant ainsi à mon occasion, son visage m’apparaît figé en un masque comme de cire. Ses bras se lèvent lentement des accoudoirs du siège pour retomber aussitôt. J’éprouve alors ma gorge qui se noue, mon corps serré au plexus… impuissance et brutale conscience de déréliction. Cet homme témoigne des in-formes signifiantes qui s’imposent à lui… et nous tentons ensemble d’exister cette limite de notre possibilisation. Surtout ne pas glisser de l’impouvoir à l’indignité conduisant à vouloir mourir, vouloir ce qu’il nous échoit en tant que vivants nous sommes, livrés à l’ek-sistence, vouloir pour s’approprier un pouvoir faire à même cet avoir à y être qui justement ne peut s’informer en un faire et qui in-siste à toute esquisse de forme : s’éprouver mourant sans cesse. Avec Jules, j’éprouve la vanité de l’affairement propre à la quotidienneté ; l’échéance de la mort à venir s’ouvrant et stoppant toute possibilité de faire, réduisant à rien n’importe quel se-décider pour-une-forme. Car, en effet, c’est bien devant un rien que la finitude nous convoque : un rien qui puisse consister en une forme projetée de soi au monde… mise en abîme de l’in-formation de soi, suspension du processus de formation des formes par où la présence se donne à éprouver de manière supportable et partageable avec autrui. Au fil des séances, une chronique se tisse : une vie affairée avec des responsabilités importantes et puis, la retraite, et alors ce qui donnait signification à son existence vacille. Ce qui allait de soi s’effrite, ce qui donnait une direction et une valeur jusque-là, s’éprouve en déroute et convoque à l’urgence de se donner d’autres repères. En attendant, c’est l’anxiété qui se manifeste, anxiété convoquant à la solitude de toute prise en forme, à sa contingence et par là me conduisant aussi à ma propre contingence. Peu avant le départ à la retraite, Jules est stoppé par un phénomène qu’il ne peut expliciter pour l’intégrer en tant qu’une forme possible de son existence : il circulait à bord de sa voiture, regardant le paysage alentour, petite route de campagne et entrée dans un village… Soudain il se retrouve sur un lit d’hôpital ; pas de conscience de ce qui lui est arrivé. Juste il est là, et il apprend que son véhicule a percuté un mur. Aucun souvenir pour donner forme à ce temps écoulé de sa vie, un temps qui ne fait pas sens, un trou dans la chronique de sa quotidienneté. Il semble qu’il ait eu un malaise et qu’il n’ait pas pu alors contrôler son véhicule. De cet accident, il sort diminué tant par la blessure de sa main et les séquelles qui persistent, que par cet informe des jours où il n’était pas conscient de lui-même. Depuis lors, il est sans cesse avec cette possibilité de perdre à nouveau conscience de lui. De plus, ses capacités de mouvoir sa main ont changé. Jules se trouve confronté à s’envisager en intégrant cet impensé de lui-même. L’éprouvé est si intense, que l’affect ne devient pas émotion. Et ainsi, il ne peut tisser des directions de sens ni des significations possibles sur lesquelles prendre appui. Il ne se reconnaît pas et les formes projetées prennent signification de se découvrir autre ; un autre en même temps lui-même, mais diminué au regard de ce qu’il connaît de lui. Peu à peu, ensemble, nous élaborons cet éprouvé et, ensemble, nous tissons un monde commun possible. Nous reconnaissons ces affects devenant sentiment et émotions : peur terrible de ce qu’il pourrait à son insu agir ; peur et sentiment d’être amoindri, fragile et faible ; inconnu de ce qui pourrait lui donner une valeur suffisante pour envisager de poursuivre son existence. Les affects surviennent intenses et c’est dans notre prise en forme commune qu’il peut trouver peu à peu une dignité suffisante. A ce moment de notre rencontre, c’est encore le sentiment d’impuissance, la crainte d’être rejeté, le doute quant à ses capacités qui s’élaborent lentement.

Et puis me vient Lucie, 50 ans, qui apprend qu’elle est atteinte d’une maladie dégénérative et incurable… Qui aborde sa mort comme une série d’activités à faire, décide de ce que son entourage fera, de ce qu’il devra éprouver alors, prépare fébrilement la fête qui les conduira à s’éprouver terriblement vivants… « C’est pas triste, je suis contente d’en finir ». Son propos est accéléré, vite, vite, et me vient l’image d’une accélération fulgurante pour surtout atténuer, juste effleurer, telle est sa manière de s’y éprouver là, son corps taraudé de douleurs ne trouvant aucune position confortable… ce corps lancinant que même la morphine n’apaise pas… s’endurer dans l’impossibilité de trouver une position corporelle, c’est cela qui me saisit alors… s’emporter dans un dire où les directions signifiantes se diluent… et finalement s’éprouver en larmes… brusque arrêt de l’accélération verbale… Là, le self en mode personnalité ne parvient plus à s’articuler en mode ça, les formes signifiantes se vident de tout pouvoir s’y appuyer et reconnaître… et se révèle un éprouvé liquide… affect s’informant peu à peu en sentiment de désespoir… insupportable d’exister cette souffrance du corps… cette récalcitrance du corps que l’on a et subit… s’ouvre alors le projet programmé de se donner la mort, la manière dont elle s’y prépare… les produits médicamenteux qu’elle a rassemblés en vue de ce dessein (Lucie est médecin) et dont elle parle avec ses proches comme elle parlerait de la couleur de sa nouvelle robe ! Emportée dans les formes qui s’imposent à elle, elle ne peut éprouver de sym-pathie, ne peut accueillir les sentiments de son entourage. Les esquisses formelles fusent en jet continu… aussitôt esquissées, aussitôt bousculées par une autre esquisse… impossibilité de s’identifier / aliéner une forme par défaut d’y être disposée, c’est-à-dire de s’y éprouver à… Ou bien alors, suspension de toute possibilité formelle, et s’impose un sentir, un s’y-trouver là insoutenable de douleur charnelle… vide de mots pour augurer une subjectivation… juste là deux corps s’éprouvant l’un à l‘autre… solitude endurée d’ avoir à y advenir-l’une-auprès-de-l’autre. Lorsqu’elle arrive pour notre rendez-vous, Lucie pénètre dans la pièce, elle pose le plus souvent le chèque qu’elle a déjà rédigé sur le meuble où se trouve mon agenda, elle s’assied sur le bord du fauteuil et aussitôt les paroles fusent. Je me découvre alors en apnée, suspendue ma respiration à la sienne, corps tendus, aspirés vers le plafond. Je m’éprouve dénuée de pesanteur et elle m’apparaît petite, décharnée… le coussin du siège sur lequel elle se tient m’apparaissant alors tellement charnu ! Peu à peu, je témoigne de ma manière de me sentir là et de ce que je perçois simultanément d’elle à moi. Les mots sortent de sa bouche en un flot que je perçois continu, un ton égal. Parfois, je me surprends la bouche entrouverte, impouvoir d’articuler, de produire ce mouvement qui rendrait l’air sonore à mes lèvres, l’informerait en mots que je puisse adresser. J’accueille, patiente et attentive aux modulations corporelles de nos corps s’in-formant mutuellement. Je me tiens dans ce projet de témoigner de comment je deviens là, à elle devenant telle à moi, comment la subjectivation s’opère à l’occasion des mots que j’incarne ; sollicitant par mes interventions le déploiement du self en modes ça et personnalité. Parfois il se produit alors comme un instant de grâce : au fil de mes mots donnant forme au pathique ambiant, Lucie peu à peu s’appuie, son débit se calme et alors surviennent peu à peu des moments de silence, nous respirons l’une l’autre nous accordant, les yeux alors deviennent humides. Lucie met en mots « je me consume… à l’intérieur là (elle indique de sa main sa poitrine) ça me brûle… » puis les larmes viennent à ses yeux, aux miens… silence… Mes épaules retrouvent le rythme d’une respiration, nos corps s’ajustent en un se-pencher l’une vers l’autre ; la rencontre a lieu. Lucie parvient alors à me dire sa peur, sa douleur, qu’elle ne témoigne pas ailleurs. Avec moi, elle s’éprouve souffrante et me permet de recevoir cette forme de sa présence. Elle témoigne de combien elle s’épuise à maintenir ses activités tant professionnelles que familiales, à se tenir fidèle à ce rôle auquel elle s’identifie : être celle qui assure, qui est forte, qui ne se plaint pas parce que se plaindre c’est insupportable. Là, avec moi, elle découvre qu’elle peut témoigner et que témoigner peut être autre que se plaindre. Elle s’étonne du calme qu’elle ressent peu à peu, découvre et se laisse goûter les modulations affectées de sa voix.

Maintenant voilà Paul, 25 ans, pris dans les affres d’un mode d’exister au goût que la nosographie classique qualifierait d’obsessionnel, « malade » de l’altérité de soi, de cette possibilisation à laquelle il est exposé à se décider en vue d’un mode de se comporter à… qui aussitôt se révèle dans sa faillibilité… tout se-décider-en-vue-de-soi ouvre au transpossible… et le voilà contraint à calculer, élaborer les probabilités… chercher la Vérité qui cèlerait l’ouverture altérante, tenter de prévoir l’imprévisible. Et s’y éprouver là, alors limité par ses capacités de raisonner, enchaînant des séries sans fin de comportements à faire d’abord pour, ensuite, se trouver encore devant un autre devoir… Chaque nouveau devoir venant enrayer et révéler à la fois la possibilité d’avoir failli, possibilité qui pacifie prématurément l’accueil de l’affect d’où une forme ajustée de lui-même au monde pourrait peu à peu s’élaborer. Ainsi les listes s’ébauchent : « Avant de sortir, je dois vérifier que mes vêtements sont rangés à leur place, je dois vérifier les prises de mon ordinateur, les fenêtres de ma chambre… etc. Lire la liste de ce que j’ai vérifié et trouver de nouveaux signes pour ne pas douter que j’ai fait… Trouver des signes pour ne pas oublier (ou douter) que j’ai lu la liste ». Ne pouvant accueillir son éprouvé, il est contraint à penser des preuves de son agir. Au début de la thérapie, lorsqu’il arrive en séance, il doit trouver les preuves irréfutables qu’il a bien déconnecté son portable. Pour cela, il ôte le capot de l’appareil, en extrait la batterie et, dans un état de tension corporelle extrême, il doit trouver trois preuves validant qu’il a bien enlevé la batterie. Chaque fois, les preuves doivent être nouvelles sans quoi comment serait-il assuré d’avoir vérifié cette fois ? « On ne peut pas m’entendre maintenant »… Et aussitôt prononcée, la question revient, le ton d’abord affirmatif devient alors hésitant… Paul a suivi un parcours universitaire littéraire. Il s’intéresse à la philosophie et aussi à la nosographie. Aussitôt arrivé, il a déjà parcouru du regard la pièce, découvert les livres disposés dans la bibliothèque, mesuré/fixé l’emplacement des objets. Lorsqu’il vient me voir, il a déjà rencontré beaucoup de psychiatres et a parcouru avec ses parents de longues distances pour rencontrer « les meilleurs », dit-il. Il se décrit souffrant d’un « TOC… et peut-être aussi que je suis un peu hébéphrène… Qu’en pensez-vous ? » Son traitement médicamenteux est important : antidépresseur, antipsychotique et anxiolytique. Ses parents sont désespérés et ne savent plus que faire ; ils ont même envisagé l’hospitalisation. Les troubles de Paul sont de plus en plus invalidants et les parents sont pris avec lui dans une série d’actes de vérification qui les accaparent autant qu’ils en éprouvent l’insignifiance : avant de sortir les poubelles, tout ce qu’elles contiennent doit avoir été énuméré et vérifié… Impossible de quitter la maison sans avoir fait le tour plusieurs fois des diverses pièces et vérifié que fenêtres et volets sont verrouillés, que… etc. Lorsqu’il conduit, Paul a peur d’avoir écrasé quelqu’un sans qu’il ne s’en soit rendu compte. Alors, il doit revenir sur ses pas, mais alors il risque encore d’avoir écrasé quelqu’un. Du coup, il ne conduit plus seul ; quelqu’un doit l’accompagner ou le conduire. Paul ne peut pas utiliser les toilettes ailleurs que chez lui et, même chez lui, cela devient de plus en plus impossible. De la même manière, il ne peut pas jeter le mégot de la cigarette qu’il vient de fumer… Trop risqué tout cela… On pourrait le trouver et alors, on ferait croire que… Il demande à ses parents de l’aider à accomplir ses vérifications afin de ne pas sombrer dans un cercle sans fin. Et même là, le doute vient : « Il a pas vraiment été concentré… ça le barbe, alors il le fait sans conviction », dit-il à propos de son père.

Les premiers temps, je vais endurer avec lui l’horreur de l’absence de certitude ; la contingence… Et l’impossibilité de trouver une procédure mathématique pour devenir certain d’avoir vraiment stoppé le portable. Auprès de lui, je vais témoigner de la manière dont cela me convoque, mes sensations, mes sentiments, et m’intéresser à la manière dont il s’éprouve lui lorsqu’il met en œuvre ces actes, imaginer à même ce que j’éprouve en le voyant, ce que lui peut endurer. Et, par là, lui permettre peu à peu d’y devenir lui-même plus attentif. Je ne vais pas vouloir changer sa manière de se comporter, je ne vais pas la juger inappropriée, je vais chercher à éprouver sa vérité en m’y laissant informer là, accueillant l’ouvert augurant la prise en forme d’une situation, retenant toute subjectivation hâtive. Je vais vouloir exister avec lui cette manière là. Parfois, le problème du téléphone portable nous accaparera tous deux ; nous y serons alors ensemble à chercher et nous y éprouver l’un l’autre. Une autre fois, cela sera le mégot de sa cigarette qui deviendra le thème, le contenu formel à même lequel peu à peu nous nous apprivoiserons l’un l’autre. D’abord surpris de ma manière d’intervenir, Paul peu à peu va pouvoir prendre conscience de sa manière particulière d’être attentif, de la rapidité avec laquelle il perçoit les objets dans la pièce, et peu à peu de comment je lui apparais… ce qu’il voit et ce qu’il imagine. De la captation par l’objet, nous allons nous ouvrir aux formes thymiques de nos présences et à nos manières de nous y donner forme, de chercher l’ajustement créateur de nos présences à même l’ouvert que nous endurons. Au fil des mois, Paul va s’éprouver suffisamment en sécurité pour me dire comment ces comportements qui l’assaillent et qu’il se sent obligé de mettre en œuvre se fondent sur une idée qui le taraude, une idée difficile à partager et qu’il juge honteuse. Peu à peu, Paul oublie de vérifier son téléphone portable en séance et il partage avec moi cela, il se risque à modifier les vérifications. Son environnement social s’élargit et ses parents peuvent même partir en vacances seuls. Récemment, je reçois un message où il me dit : « Je vous téléphone pour vous dire que j’ai pris ma voiture et que j’ai pu conduire seul … Mes parents sont au courant et j’ai pensé que c’était bien que je vous le dise aussi à vous… » Dans l’élan du message, je lui envoie un SMS. Paul arrive à la séance et me remercie poliment pour le SMS… je m’étonne… il va venir alors un partage de la manière dont il signifie mon comportement : que je n’étais pas obligée de lui envoyer… que ça l’a surpris, « surtout un SMS ». Et nous affinons ensemble cette phrase d’abord énoncée comme cela, sans conséquences. Ce qui viendra en figure alors, c’est l’émotion partagée, de pouvoir me dire qu’il m’aime bien et que ça le touche que j’ai envoyé ce message alors que je n’y étais pas obligée… de pouvoir peu à peu s’identifier/s’aliéner les représentations qu’il a du « psy » en les mettant à l’épreuve de notre rencontre affectée. La sympathie va parvenir là à se dire et s’incarner, simplement… et Paul me parlera de sa solitude affective et de combien il en souffre… Pour l’aspect factuel : Paul ne prend plus pour traitement qu’un quart d’antidépresseur par jour. Les autres médicaments ont été arrêtés rapidement. Il exerce une activité professionnelle et envisage de louer un appartement. Il a connu une jeune femme avec qui il a pu avoir une relation amoureuse.

J’ai choisi cette forme pour témoigner de la finitude. Pour évoquer combien la finitude peut s’entendre comme la mort à venir ; horizon et fondement de notre humanité. Mais également pour vous donner à entendre que la finitude, c’est aussi cette liberté finie qui nous échoit, cette contrainte à nous décider pour une forme de notre présence, forme qui, aussitôt informée, s’altère, cette conscience du temps qui nous échoit et qui module les pulsations des moments de notre séjour. La finitude au cœur même du processus de subjectivation toujours précaire et en défaillance, au cœur de ces Gestalten qui témoignent de notre pouvoir de nous donner signification, pouvoir qui peut s’éprouver aussi contrainte et précarité… Ainsi la finitude n’est peut-être pas à entendre comme ce qui arrête le mouvement de l’existence… Peut-être serait-elle ce qui la fonde et lui donne sa pleine dimension ? Ce qui nous convoque au next. Et, en ce sens, elle me semble s’entendre comme une leçon d’humilité pour moi, Gestalt-thérapeute, humilité dans ces rencontres que je cherche à in-former avec ces autres mortels qui me sont irréductiblement autres. De cela, j’en éprouve à la fois la fragilité de mon point de vue mais aussi la possibilité sans cesse de découvrir d’autres modes possibles d’exister. La finitude, source de créativité de notre pouvoir être, n’est-ce pas une manière possible de clore cet écrit !


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